Les hypothèses retenues dans le cadre de la préparation du cadre macroéconomique pour 2020 tablent sur une récolte céréalières de 70 millions de quintaux, un prix du gaz butane à 350 dollars la tonne, un dollar à 9,5 Dirhams et une demande extérieure adressée au Maroc de l’ordre de 3,5 milliards de DH.
Ces hypothèses seront vérifiées en septembre en fonction de l’évolution des données relatives aux perspectives de la croissance mondiale, de la situation économique nationale et de la programmation budgétaire triennale.
Selon la présentation faite ce jeudi 25 juillet par Mohamed Benchaâboun devant le Parlement, le taux de croissance retenu pour 2020 est de 3,7% (3,8 % en 2021 et 4 % en 2022). La valeur ajoutée agricole prévue en 2020 s’établirait à 4,1 % contre un repli de 0,6% au 30 juin 2019.
La valeur ajoutée non agricole se situerait à 3,6 % contre 3,7 % prévus dans la Loi de Finances 2019.
L’ambition de Mohamed Benchaâboun est de contenir le déficit budgétaire dans le seuil de 3 % du PIB comme moyenne annuelle et de gérer prudemment la dette publique.
Par contre l’année 2020 ne connaîtra pas de réduction des dépenses d’équipement qui se situeront à 46,69 milliards de DH, soit 2,4 milliards de plus par rapport à 2019.
Dans son intervention le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun a souligné que la rationalisation des dépenses de gestion relatives aux études, aux déplacements, au parc automobile, aux frais d’hébergement, et à l’organisation de conférences a néanmoins permis l’économie de 1,13 milliard de DH au titre de l’année 2020 et que cet effort sera maintenu en 2021 et 2022.
Concernant les dépenses d’investissement, elles se chiffreraient à 54,58 milliards de DH, notamment pour de nouveaux projets : trois barrages et 6 nouvelles universités en plus des projets déjà programmés dont ceux objets d’accords signés devant SM le Roi.
Pour ce qui est des dépenses budgétaires en 2020, elles totaliseront 299,53 Mds de DH hors dette publique, dont les dépenses de gestion qui se situeraient à 232,32 milliards de DH.
L’exécution de la Loi de Finances 2019 à fin juin
La présentation de Benchaâboun devant le Parlement a porté également sur l’évolution de la conjoncture économique nationale ainsi que sur les données macroéconomiques relatives à la politique économique et financière.
Dans ce cadre, Mohamed Benchaâboun a rappelé le contexte international marqué essentiellement par le ralentissement de la croissance économique mondiale due à la guerre commerciale enclenchée entre les Etats-Unis et la Chine, les incertitudes liées au Brexit, les fluctuations géostratégiques et leur impact sur les cours du baril de pétrole, le recul de l’investissement et de la demande des produits de consommation aussi bien dans les économies développées qu’émergentes.
Sur le plan national, on assiste à un ralentissement de la croissance économique au premier semestre 2019 à 2,8% contre 3,5% à la même période de l’année précédente. On note également un repli de la croissance de l’agriculture de 3,2% contre une hausse de 4% à la même période de l’année 2018. Ajoutons à cela que la croissance économique est tirée essentiellement par la demande interne (‘ménages, entreprises, administrations) avec une contribution de 3,6 points au cours du premier semestre 2019.
Les secteurs non agricoles ont toutefois affiché des taux de croissance en amélioration pendant la même période.
Le taux d’inflation au cours des six premiers de l’année en cours est faible se situant à 0,1% suite à la baisse des prix des produits alimentaires de 1,3%.
Le déficit commercial s’est accentué de 5,2% à cause de la hausse des importations (3,7%) à un rythme plus important que celui des exportations (2,7%).
En matière de prévisions économiques et financières, la situation dégage une baisse du déficit du compte courant de la balance des paiements à 4,5% du PIB à fin 2019 (5,5% en 2018) et ce grâce à la hausse continue des exportations et à la baisse des cours du baril de pétrole sur les marchés internationaux.
L’exécution de la Loi de Finances 2019 à fin juin fait également ressortir une hausse de 3% des recettes fiscales à 3,2 Mds de DH due à certaines dispositions contenues dans la Loi de Finances 2019.
Toutefois, la hausse des recette fiscales demeure modérée sous l’effet de la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (- 1,1 Md de DH ) et des droits de douanes (-363 MDH). Les recettes non fiscales ont augmenté de 5,3 Mds de DH grâce aux recettes de privatisations d’un montant de 3,3 Mds de DH et à la hausse des revenus provenant des entreprises et établissements publics.