Ecrit par la Rédaction |
La reprise économique escomptée pour l’année 2022 peut être compromise. Le retard des pluies et l’apparition du variant omicron pourraient faire déplacer davantage les curseurs.
Pour l’année 2022, les indicateurs avancés de la conjoncture laissent présager un un taux de croissance de 2,9 %. Dans son dernier conseil, BAM à l’instar du HCP, table sur un taux de croissance de 2,9%. Le FMI à son tour prévoit un taux de croissance de 3% avec l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne et d’une reprise des activités non agricoles. Dans le PLF 2022, le gouvernement projette un taux de croissance de 3,2%.
Partant de ce taux, le gouvernement fixe ses principales orientations en quatre points : la relance de l’économie nationale, la généralisation de la protection sociale, la réforme du secteur public et le renforcement du capital humain.
Après l’amélioration des conditions sanitaires imposées par la pandémie et l’avancée du programme de vaccination ayant permis l’apaisement de la psychose ambiante, on avait assisté petit à petit à un retournement de tendance. Ce retournement a pour toile de fond la reprise de la pandémie et la fermeture des frontières.
Les secteurs d’activité les plus vulnérables, si la pandémie persiste, risquent pour une troisième année consécutive de ne pas retrouver en cette année 2022 leur trajectoire tendancielle de la pré-pandémie. Le secteur agricole à cause des retards de pluies pourrait ne pas tenir le coup et ne pas être à la hauteur des espérances. Autrement dit, la campagne agricole risque d’être compromise.
S’agissant des industries manufacturières, le secteur a étalé une vive dynamique ces dernières années avec des performances inégalables des branches de l’aéronautique et de l’automobile, les exportations des voitures au cours des trois premiers trimestres de 2021 ont atteint 58 milliards de dirhams soit une croissance en glissement annuel de 16,4 %.
À l’instar de ces branches, l’ensemble du secteur des industries devrait avoir une bonne orientation pour l’exercice 2022 pour enregistrer un relèvement de la valeur ajoutée en volume de l’ordre de 4,2%.
Le secteur des industries extractives dont le pilier central demeure l’activité phosphatière a enregistré une excellente performance au cours de la présente année. A fin novembre 2021, les ventes des phosphates et dérivés s’établissent à 69.192 MDH enregistrant une hausse de 51,9% ou +23.641MDH par rapport à la même période de l’année précédente.
Dans un contexte marqué par une crise à l’international, cette tendance sera-t-elle maintenue en 2022 ?
En ce qui concerne le secteur du bâtiment et des travaux publics, le décollage en douceur qu’il vient d’amorcer en 2021, après une importante période de sinistrose pourrait être ébranlé par la crise et l’atonie de la demande.
Les tendances de cette configuration sectorielle pourraient mettre à mal les secteurs des services et du commerce pour envisager l’année 2022.
A l’image du tourisme, le secteur des transports avec celui de l’hébergement et la restauration afficheraient des évolutions très mitigées.
2022, année charnière : la demande des ménages accuserait un repli, l’investissement privé arpenterait une pente descendante et le marché de travail n’afficherait pas un retournement positif comme avant la pandémie. Les ménages font état d’un pessimisme, dont le poids est marqué par une proportion de 84,2% des enquêtés ayant déclaré s’attendre à une hausse du chômage pour la période couvrant les 12 prochains mois.