Redéfinir les axes de la coopération internationale face aux menaces du 21ème est l’objectif que s’assigne la troisième édition de l’Africa Security Forum.
Le Centre de Recherche et d’Etudes Géostratégiques ATLANTIS co-organise avec le Forum International des Technologies de la Sécurité, FITS, l’Africa Security Forum 2018 du 21 au 23 novembre à Rabat. Placée sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, cette rencontre annuelle qui réunit les acteurs les plus influents du domaine de la sécurité et de la défense à l’échelle internationale rassemblera plus de 400 invités d’une cinquantaine de pays autour d’une thématique centrale : « Redéfinir les axes de la coopération internationale face aux menaces du 21ème siècle ».
La rencontre fera un focus sur les enjeux sécuritaires du continent africain dont la population doublera à l’horizon 2050 avec toutes les implications de cette évolution démographique comme pression sur le marché de l’emploi, sur les prestations sociales, par les aspirations de la jeunesse et surtout par le flux migratoire essentiellement intra-africain. Une évolution démographique à doble tronchant surtout si le développement économique ne suit pas.
Pour appréhender ces sujets, cette troisième édition de l’Africa Security Forum abordera une première thématique sur la corrélation entre migration et développement socio-économique. L’idée développée par les organisateurs est que « la seule issue permettant la stabilisation des populations dans leur milieu d’origine serait le développement économique fort et rapide du continent africain. Pour ce faire, l’Afrique doit rapidement utiliser les techniques les plus modernes afin d’obtenir la compétitivité requise et pouvoir créer les emplois à même d’absorber le chômage endémique dont souffre le continent ».
Pourtant cette idée largement développée par les pays occidentaux qui érigent la migration comme une menace d’insécurité, il est important de rappeler que 80% de l’émigration africaine est intra-africaine et elle est stigmatisée si l’est étudiée sous le simple prisme sécuritaire.
La deuxième thématique retenue tourne autour du cyber terrorisme, de l’e-réputation et du big data. L’idée sous-jacente est que « les problématiques de Cyber-Terrorisme et de Cyber-Délinquance impactent fortement aussi les pays du Sud, leurs régimes, leurs domaines stratégiques économiques ou politiques, leurs grandes entreprises ou leurs hommes d’Etat, car ils ne sont que peu ou pas préparés à faire face à ce type de menaces et les effets en sont d’autant plus démultipliés ».
L’objectif de ce débat est de voir émerger une nouvelle coopération avec les pays du Nord, qui possèdent partie de la solution avec notamment les expertises développées pour ce genre de situation mais également parce qu’ils sont aussi l’objet de ces attaques d’un type nouveau.
Le troisième et dernier thème de cette édition 2018 a trait aux extrémismes et à la lutte contre la radicalisation. Un focus sera fait sur ces groupes de pression, terroristes à vocation régionalistes, combattants d’un idéal expansionniste, groupes d’intérêts économiques opposés, qui prêchent le recours à la violence.
Cette année encore, figurent parmi les invités de l’Africa Security Forum 2018 de nombreux représentants gouvernementaux, autorités ministérielles, hauts responsables des administrations, plus d’une vingtaine de Think Tanks internationaux, chercheurs et experts de la société civile et grandes entreprises publiques et privées.
Les Organisations Internationales seront également de la partie avec notamment les Nations-Unies, l’Union Africaine, l’Union Européenne, Interpol, Europol, l’Otan, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement.