L’impact de la variation du taux interbancaire est relativement plus important pour les PME et TPE comparativement aux grandes entreprises.
Entre autres documents publiés par la Banque centrale, celui relatif à la Transmission de la politique monétaire vers l’endettement des entreprises non financières au Maroc. « Ces publications sont une occasion de partager les résultats des travaux menés par des chercheurs de Bank Al-Maghrib avec la communauté scientifique et le grand public. Leur diffusion permettra de susciter les débats sur les questions économiques et financières et renforcer les liens avec les milieux universitaires et de recherche», explique la Banque Centrale.
Ce dernier permet d’évaluer l’impact des impulsions monétaires sur la structure du passif des entreprises selon leurs caractéristiques individuelles. Il s’agit d’un travail de recherche dont l’ambition est d’apporter des éclairages aux interrogations suivantes : Les décisions de politique monétaire impactent-elles la structure de financement des entreprises non financières marocaines ? Est-ce que les spécificités des entreprises influencent la transmission de la politique monétaire ? Existe-il une substituabilité entre les prêts bancaires et les crédits commerciaux ?
L’approche d’évaluation utilisée dans le cadre de cette étude s’inspire des travaux menés par des banques centrales de pays développés et émergents (Grande-Bretagne, Espagne, Portugal, République Tchèque, Inde). Cette dernière repose sur un modèle en données de panel qui tient compte de la position du cycle économique, de l’orientation de la politique monétaire et des caractéristiques individuelles des entreprises. Les données utilisées couvrent un panel de 220 000 observations sur la période allant de 2010 à 2016
En termes de résultats, l’analyse des sources de financement des entreprises montre que la structure de financement est tributaire de la taille de l’entreprise. Il ressort que l’effet de levier, mesuré par les fonds propres sur le total passif, est quasiment similaire entre les différents groupes variant en moyenne entre 30% et 40%.
Toutefois, l’endettement par taille est relativement hétérogène. Ainsi, les GE et les PME recourent plus à l’emprunt financier comparativement aux TPE. Ces dernières font appel davantage à la dette auprès des associées. Les crédits commerciaux occupent par contre une place importante pour toutes les catégories.
Les résultats de cette étude montrent par ailleurs que les décisions de politique monétaire impactent l’endettement financier des entreprises non financières. En effet, une baisse de 100 points de base du taux interbancaire engendrerait une hausse du ratio de la dette financière de l’ordre de 0.04 point de pourcentage. Par taille, l’impact de cette baisse est relativement plus important pour les PME et TPE comparativement aux grandes entreprises. En outre, les résultats des estimations montrent que la réaction des entreprises aux décisions de politique monétaire est hétérogène en fonction du collatéral, du profit et de la taille. Enfin, il ressort que les PME et les TPE tendent à substituer l’endettement bancaire par le crédit commercial et la dette auprès des associés, suite à une hausse du taux d’intérêt.