Bien que l’accès à l’information soit un droit constitutionnel stipulé dans l’article 27 de la constitution marocaine adoptée, son application laisse à désirer. En tant que médias, nous sommes bien placés pour constater la non application de ce droit qui devrait garantir au citoyen un outil de transparence et de bonne gouvernance de l’Etat.
Un séminaire sur « le système national d’information et de modélisation : fondements théoriques et enjeux de développement » organisé par l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, a été l’occasion de remettre sur la table les difficultés relatives à l’accès à l’information. Et pourtant, ce droit fondamental est capital pour instaurer un Etat de droit, un Etat démocratique basé sur la transparence.
« L’accès à l’information est non seulement un outil de pilotage des politiques publiques mais également un facteur de production, dans la mesure où elle contribue à la prise de décision pour créer sur le marché des produits de grande valeur ajoutée et pour éclairer les décideurs sur des choix stratégiques à la faveur d’un développement durable et inclusif », a rappelé le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohammed Benchaâboun.
Mais pas seulement. Le problème de la centralisation de l’information pose également problème. Aujourd’hui, malgré les avancées enregistrées dans le domaine de la digitalisation de l’administration, force est de constater qu’il y a encore du chemin à faire.
Le ministre de l’Economie n’a pas manqué de rappeler l’impératif de coordonner les systèmes d’information « conformes aux normes internationales, fiables et capables de répondre aux besoins récurrents et émergents, tant en quantité qu’en qualité, sur les plans national et régional ». L’objectif étant, d’après Benchaâboun, d’obtenir un avantage comparatif décisif dans des environnements et des marchés de plus en plus concurrentiels.
Il n’est plus à démontrer le rôle fondamental des statistiques et de l’information dans le processus de développement d’un pays. C’est pourquoi le Maroc a intérêt à mettre le turbo pour rattraper le retard qu’il accuse encore dans ce domaine et sur lequel repose bon nombre de réformes.
« Aujourd’hui, le développement d’un système d’information fiable, riche et cohérent, basé sur une nouvelle culture du dialogue et de concertation entre les fournisseurs de l’information et les utilisateurs de celle-ci, se pose avec plus d’urgence face au défi qu’impose l’essor sans précédent des technologies du numérique, particulièrement dans le contexte actuel caractérisé par la révision à l’œuvre de notre modèle de développement », a précisé le ministre.
Aujourd’hui, le Big Data est un des armes dont un Etat ne peut se passer. « Le Big Data pourrait offrir de réelles opportunités et un changement de paradigme en termes d’analyse et d’éclairage des politiques publiques », précise Benchaâboun.
Et d’ajouter que le nouveau département qu’il chapeaute a fixé comme priorité la mise en place d’un système d’information performant à travers la mise en partage d’une mine d’informations contenue dans la banque de données MANAR-Stat avec le grand public. « Cette ouverture, qui est une avancée au Maroc, est en phase avec les choix stratégiques du pays en matière de démocratisation d’accès à l’information tel que garanti par la constitution », a-t-il souligné.
Il clôture son intervention en précisant que le renforcement du système d’information de notre pays est tributaire de la sensibilisation et de la mobilisation de tous les partenaires, qu’ils soient publics ou privés.