La direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib a présenté aujourd’hui, 22 juillet, la 15ème édition du rapport annuel sur la supervision bancaire Exercice 2018.
Il en en ressort une atonie de l’activité du crédit bancaire, particulièrement pour les entreprises, avec une progression limitée à 0,7%, tandis que la sinistralité sur prêts s’est légèrement infléchie à 7,3%.
Dans l’ensemble, l’encours des crédits à la clientèle a progressé de 3,3% à 864 milliards de DH, en plus de 27 milliards de DH de financement du crédit TVA qui porte cette progression à 6,5 % de l’encours en 2018. L’année a également été marquée par une décélération des dépôts de la clientèle de 2,9 % à 928 milliards de DH, notant une légère amélioration de 0,9% des dépôts à termes (170 milliards de DH) et une progression de 3,5% des comptes d’épargne (159 milliards de DH).
Selon le rapport, le secteur bancaire a pu sortir son épingle du jeu en préservant sa rentabilité grâce à son modèle d’activités diversifié aux plans sectoriel et géographique. L’accroissement modéré du Produit net bancaire a permis au résultat net des banques, sur base sociale, d’augmenter de 2,9% malgré un renchérissement du coût du risque.
Ainsi, sur base consolidée, les neuf groupes bancaires ont réalisé un résultat net-Part du groupe en hausse de 4,4% (14 milliards de DH), dégageant une rentabilité des actifs de 0,9% et des fonds propres de 10,8%, note le rapport.
Au plan de la capitalisation, les fondamentaux des banques sont demeurés robustes, dégageant, sur base sociale, un ratio de solvabilité de 14,7% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 de 10,9%, au-dessus des minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement.
On note par ailleurs une atténuation du taux des créances en souffrance à 7,3% (65,3 milliards de DH).
Ceci étant, la Banque centrale est restée attentive à la qualité des portefeuilles crédits des banques et à leur provisionnement. Elle a également consolidé sa surveillance transfrontalière, en collaboration avec les autorités de supervision des pays d’accueil et a renforcé le cadre de supervision des risques de marché et de taux d’intérêt global, en accompagnement de la réforme du régime de change.
En ce qui concerne le volet des sociétés de financement, il ressort que le volume de crédits octroyés s’est établi à 53,6 Mds de DH à fin 2018 (vs 50 Mds de DH en 2017), soit une hausse de 8%.
Leur répartition par objet fait ressortir que le crédit automobile se taille la part léonine, soit 57%, suivi des prêts personnels (42%).
Le résultat net des sociétés de financement a accusé une baisse de 2,4% passant de 923 MDH en 2017 à 901 MDH en 2018.
En matière de crédit-bail, les crédits octroyés ont connu une régression de 4,7% à 52 Mds de DH. La ventilation de l’encours du crédit-bail par objet montre que le crédit-bail mobilier (CBM) est le plus prisé avec une part de 65%. Le Crédit-bail immobilier (CBI) représente 35% de l’encours total.
Sur le volet de la protection de la clientèle, les réclamations des clients des établissements de crédit adressées à Bank Al-Maghrib ont progressé de 30,5% à 800 réclamations dont 39 % concernent le fonctionnement de compte.
En 2018, la Banque centrale a prononcé 12 sanctions disciplinaires et pécuniaires.
L’année 2018 a connu le démarrage progressif des 5 banques et 3 fenêtres participatives. Les financements immobiliers et automobiles, par voie de mourabaha, se sont établis à fin 2018, à près de 4,5 milliards de dirhams et les dépôts à vue collectés demeurent modestes, soit 1,7 milliard de dirhams.
Dans le même sillage, le cadre réglementaire de la finance participative a connu une activité intense en 2018 avec la circulaire de BAM relative aux conditions et modalités d’exercice par la CCG des opérations et activités du titre III de la loi bancaire et la Circulaire relative à l’Istisnaa. De même que pour les contrats avec le Contrat porteurs de cartes, la Convention de compte titre des banques et fenêtres participatives, la Wakala Bil Isthitmar et le Dépôt d’investissement non restreint à terme, alors que les contrats Istisna’a, Salam et Ijara Montahiya Bittamlik sont toujours en cours de labellisation. Le cadre prudentiel a été renforcé avec la Circulaire BAM relative aux fonds propres et celle relative au ratio de solvabilité.
Cette année a été également marquée par l’entrée en vigueur de la norme comptable internationale IFRS 9 portant sur les instruments financiers. Bank Al-Maghrib a assorti l’adoption de cette norme de dispositions transitoires.
Dans le domaine de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), Bank Al-Maghrib a œuvré au renforcement du cadre de régulation et de contrôle, tout en accompagnant les acteurs dans leur mise en conformité aux nouvelles exigences en matière de devoir de vigilance et l’adoption d’une approche basée sur les risques.
Dans le cadre du mouvement appelant à la transition vers une économie verte et au développement d’une finance durable, Bank Al-Maghrib a adhéré au réseau international des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS) et a apporté une contribution à ses travaux. Bank Al-Maghrib a également poursuivi son dialogue avec les banques sur la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la feuille de route visant l’alignement du secteur financier sur les enjeux de développement durable.