Ecrit par S. Es-Siari |
Le comportement des activités économiques au cours des premiers mois de l’année en cours est loin d’être rassurant. Appréciés à travers l’indice de la production industrielle, les effets de la pandémie n’ont pas été ressentis avec la même intensité par les différents secteurs de l’activité économique. Le variant Delta et le risque d’une nouvelle application de mesures restrictives, un scénario à ne pas écarter.
Le choc provoqué par la pandémie liée au Covid19 a poussé brutalement l’économie marocaine dans une grave récession. Cette récession a révélé malheureusement les fragilités de notre tissu économique et plus particulièrement celle du secteur industriel qui peine valeur aujourd’hui à trouver un rythme soutenu de croissance.
Face à l’ampleur de la crise, l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens pour éviter les faillites en cascades. Des mesures d’urgence prises par le gouvernement ont permis de sauver, faut-il reconnaître, en partie certaines activités économiques et préserver les revenus et les emplois.
Toutefois, en dépit des efforts déployés, les mesures de restriction et de confinement se sont traduites par des impacts financiers lourds sur les entreprises. Ces dernières ont fait et font encore face à de nombreuses difficultés notamment celles liées à leur trésorerie, au manque de visibilité, au ralentissement de la demande tant interne qu’externe.
Dans ce contexte de crise aigüe, les activités industrielles ont pratiquement été toutes durement touchées. Appréciés à travers l’indice de la production industrielle les effets de la pandémie n’ont pas été ressentis avec la même intensité par les différents secteurs de l’activité économique.
Au terme du premier trimestre de l’année en cours, l’indice de production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole a affiché une croissance de 0,9% par comparaison à la même période de l’année 2020. Les principales composantes qui ont contribué à ce résultat sont les industries chimiques, les industries alimentaires, la fabrication des produits en caoutchouc et en plastique et l’industrie des chaussures en cuir. Toutes ces activités ont réalisé des rythmes de croissance supérieurs à 3%. Les autres composantes ont évolué au cours de la même période à des taux plus modestes.
Le secteur du tourisme est l’une des activités qui a le plus souffert des effets de la crise sanitaire. Elle continue encore à en payer les frais. Le confinement des populations et la fermeture des frontières aux voyageurs nationaux et internationaux ont fortement affecté le secteur qui a été, pratiquement, mis à l’arrêt à partir du mois de mars. Le choc était si violent qu’il a engendré une baisse de 78,5% des arrivées de touristes sur le territoire national. C’est le plus fort repli jamais enregistré par le secteur. Cette morosité inhabituelle n’est pas observée uniquement au niveau du Maroc. Elle est mondiale. Dans ce contexte, les résultats enregistrés au cours du premier trimestre 2021 sont toujours inquiétants. Des baisses importantes continuent d’être observées tant au niveau du volume qu’au niveau des recettes touristiques.
Le secteur du bâtiment sort progressivement de sa léthargie dans laquelle il était plongé suite à la pandémie de la Covid-19. Les ventes de ciment reprennent. Cette reprise concerne tous les segments du secteur notamment la distribution, le bêton prêt à l’emploi et le bêton PREFA.
En effet les performances réalisées par l’activité du BTP au terme des quatre premiers mois de l’année 2021 sont encourageantes. Les ventes de ciment ont cru de 19,5% contre un repli de 20,8% à fin avril 2020. Par ailleurs les crédits accordés à l’immobilier se sont accélérés de 3,6% sous l’effet d’une hausse de 6% des crédits octroyés à l’habitat et d’un recul de 6,1% et d’un repli de ceux accordés aux promoteurs immobiliers.
Les perspectives restent tout de même aléatoires suite à l’évolution de l’épidémie de par le monde et au regain du nombre de contaminés à la hausse qui font craindre un retour aux mesures de restriction et au confinement.
Dans ce cadre, il ne faut surtout pas laisser la campagne de vaccination faiblir aussi bien au niveau international que national. Sous d’autres cieux, on parle même de formes d’incitations pour pousser les gens à se faire vacciner.