Ecrit par la Rédaction |
La 4ème réunion de la 16ème reconstitution des ressources du Fonds africain de développement a été une occasion pour Nadia Fettah, la ministre de l’Economie et des finances de rappeler le rôle pionnier du FAD dans le développement économique et social du continent africain. Elle pointe par ailleurs du doigt les défis multiples qu’affronte le continent nécessitant des ressources financières supplémentaires.
« Crée en 1972 et devenu opérationnel en 1974, a fait du chemin et peut, aujourd’hui, célébrer ses succès. Au fil de ses 50 années d’existence, le Fonds africain de développement a changé la vie de millions d’africains devenant ainsi un partenaire de confiance et partenaire stratégique pour toutes ses parties prenantes », rappelle Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances dans son discours d’ouverture.
Force est de rappeler que le Fonds a injecté plus de 45 milliards de dollars dans près d’une quarantaine d’économies sur le continent pour financer pas moins de 2800 opérations. Ces réalisations ont été atteintes grâce au recours du Fonds aux partenariats et à l’utilisation du cofinancement pour générer un effet de levier pour ses ressources.
Le Fonds a également fourni des financements catalytiques pour la transformation des politiques publiques et des conseils stratégiques pour aider les pays africains à fournir des services essentiels qui contribuent à accélérer la croissance et à protéger les communautés vulnérables.
Défis de l’Afrique et rôle du FAD
Dans son discours, la ministre a mis l’accent sur les thématiques sur lesquelles l’Afrique est interpellée et qui faut-il rappeler ont beaucoup évolué en liaison avec le contexte international.
Avant la crise sanitaire et son impact dévastateur, l’Afrique œuvrait déjà pour atteindre les objectifs de développement durable et devenir l’Afrique intégrée et autonome que veut l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Actuellement, force est de constater que les effets dévastateurs de la Covid-19 ont accentué la vulnérabilité économique des pays africains, auquel se superposent la dette avec un ratio dette souveraine/PIB de 70% et les effets du changement climatique, qui viennent aggraver davantage les fragilités sous-jacentes et maintenir les perspectives d’une crise alimentaire déclenchée par le conflit en Ukraine.
Aussi, l’Afrique qui réalisait des taux de croissance élevés de plus de 7% risque de plonger dans la stagflation et elle est de plus en plus exposée, d’une manière injuste, aux effets des changements climatiques.
C’est dire qu’aux thématiques de développement classiques de l’Afrique s’ajoutent les thématiques liées, notamment, à la souveraineté sanitaire, à la sécurité alimentaire, à l’adaptation climatique et à la transition énergétique ». Cet état de fait interpelle plus que jamais le Fonds africain de développement dont les ressources sont requises pour soutenir tous les pays éligibles du continent à ce guichet FAD, des plus démunis au plus avancés, dans leurs efforts de reprise postCovid », avise N. Fettah
Elle met par ailleurs l’accent sur la pertinence de la thématique du rapport des plénipotentiaires de cette nouvelle reconstitution : « Promouvoir une Afrique climatointelligente, résiliente, inclusive, et intégrée » et ce, en guise de reconnaissance de l’importance de la lutte contre les changements climatiques pour les perspectives de développement des pays FAD est aujourd’hui plus qu’une nécessité.
En cause, l’Afrique demeure le continent le moins résilient au climat avec une grande vulnérabilité au changement climatique et une faible préparation à l’adaptation aux chocs climatiques qui touchent, faut-il le rappeler, surtout les pays africains : 9 sur les 10 pays les plus exposés à ses chocs se trouvent dans notre continent.
Les estimations des pertes économiques dues aux changements climatiques sont alarmantes : si des actions palliatives ne sont pas prises immédiatement, le changement climatique réduirait, d’ici 2050, le PIB dans les différentes régions de l’Afrique dans des proportions allant de 5% à 15%.
Le changement climatique accélère la pauvreté en poussant les agriculteurs vers des pratiques d’utilisation des terres non durables ce qui accroît la vulnérabilité climatique. Le moment est venu de soutenir avec force un programme pour l’adaptation au changement climatique en Afrique et ce, d’autant plus que la COP27 qui s’est clôturée à Sharm El-Sheikh a appelé les actionnaires des banques multilatérales de développement à accroître les financements climatiques en les alignant aux besoins et à en garantir un accès simplifié.
L’importance de soutenir les pays africains à faible revenu n’est plus à démontrer. Le soutien à ces pays, particulièrement impactés par les conséquences des multiples crises qui frappent le monde et notre continent en particulier, doit se poursuivre et se renforcer davantage.
« C’est ainsi que le Royaume du Maroc a décidé d’apporter sa contribution à cette 16ème reconstitution des ressources du Fonds africain de développement pour réitérer la volonté et l’engagement du Royaume en faveur des pays africains conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi pour une Afrique solidaire et prospère », annonce la ministre. Et d’ajouter : « J’appelle, dans ce cadre, les partenaires au développement, malgré le contexte difficile, à augmenter généreusement les moyens du Fonds africain de développement dans le cadre de cette 16ème reconstitution de ses ressources ».
Un Fonds Africain de Développement avec davantage de ressources augmenterait de manière significative sa contribution à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, des objectifs de développement durable et des engagements de l’Afrique en matière de changement climatique.
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