La Loi de Finances 2021 intervient dans un contexte particulier, marqué par une crise sanitaire sans précédent ayant mis les économies de plusieurs pays à rude épreuve. Les détails dans le numéro le 19 de la Revue Al Maliya.
L’arrêt de l’activité économique mondiale durant le premier semestre 2020 et des perspectives de reprise incertaines ont entrainé de lourds dégâts économiques et des répercussions sociales pour le moins problématiques. Sous l’effet conjugué de la baisse des exportations, du repli des investissements et de la contraction de la demande intérieure, le Maroc a été lourdement impacté par les conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Les mesures économiques et sociales déployées par le CVE et celles prises dans le cadre de la Loi de Finances Rectificative ont permis d’amortir, dans une certaine mesure, les chocs induits par cette crise. Dans le prolongement de ce dispositif, la Loi de Finances 2021 intervient avec l’ambition affichée de redresser les déséquilibres sociaux et insuffisances économiques révélés par la crise.
Les Discours de Sa Majesté le Roi à l’occasion de la Fête du Trône et de l’ouverture du Parlement constituent dans ce sens une feuille de route claire pour l’étape à venir : « …il nous appartient de saisir l’opportunité de redéfinir l’ordre des priorités, d’asseoir les bases d’une économie forte et compétitive et de construire un modèle social plus inclusif »(Extrait du discours du 29 juillet 2020).
Conformément à cette volonté royale, la Loi de Finances pour l’année 2021 amorcera la mise en œuvre de grands chantiers de réforme et de développement en intervenant sur trois axes prioritaires : l’accélération de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie nationale, le lancement de la première phase de la généralisation de la couverture sociale, tout en poursuivant la mise en œuvre des autres politiques sociales, et le renforcement des bases de l’exemplarité de l’Etat et l’optimisation de son fonctionnement.
Placé en tête des priorités de l’étape actuelle, l’ambitieux plan de relance économique, doté de 120 milliards de dirhams, constitue un signal fort et une réponse appropriée à la crise.
Ce plan s’appuie sur plusieurs mesures à caractère transverse, notamment l’opérationnalisation du «Fonds Mohammed VI pour l’Investissement», le renforcement du dispositif de garantie du financement des entreprises, la redynamisation du Programme Intégré d’Appui et de Financement des Entreprises «Intelaka», l’opérationnalisation des mécanismes de préférence nationale,…
La LF 2021 prévoit par ailleurs la consolidation de l’effort d’investissement public et la poursuite des stratégies sectorielles. L’année 2021 sera également marquée par le lancement d’une réforme sociétale de grande envergure portant sur la généralisation progressive de la couverture sociale universelle. Un projet qui requiert des mutations profondes du système de gouvernance de la protection sociale au Maroc et qui prévoit la généralisation de la couverture sociale et de l’Assurance Maladie Obligatoire. U
ne généralisation qui s’étendra de manière progressive aux allocations familiales, à la retraite et à l’indemnité pour perte d’emploi. Les efforts seront par ailleurs poursuivis pour consolider les politiques et programmes sociaux déjà mis en œuvre.
Autre chantier majeur du programme d’action de 2021, l’amélioration de l’efficacité des actions de l’Etat et l’optimisation de son fonctionnement. Pour atteindre cet objectif, une réforme globale des Établissements et Entreprises Publics sera entamée en vue de rehausser leur efficience économique et sociale.
Cette grande opération de restructuration du portefeuille public sera accompagnée de la création d’une Agence Nationale chargée de la gestion stratégique des participations de l’État et du suivi de la performance des établissements publics, consolidant par là le rôle de l’Etat actionnaire.
L’optimisation du fonctionnement des structures de l’Etat s’appuie par ailleurs sur l’accélération de la mise en place de la charte de déconcentration administrative et la poursuite de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, en tant que jalons de la dynamique territoriale.