La journée mondiale de l’alimentation 2022 constitue “un appel de ralliement” pour réfléchir aux défis mondiaux actuels auxquels les pays sont confrontés, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki.
M. Sadiki qui intervenait lors de la cérémonie officielle de célébration de la 42ème Journée Mondiale de l’Alimentation sous le thème: “Amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie. Ne laisser personne de côté”, a relevé que ces défis se sont complexifiés suite à la crise du Covid-19, la crise énergétique, les tensions internationales, outre la problématique des changements climatiques avec des conséquences lourdes qui affectent la sécurité alimentaire mondiale.
Il a, à cet effet, expliqué que le thème de cette année met en exergue l’importance des solutions durables et holistiques qui tiennent compte d’un développement durable, encourageant la croissance économique inclusive, la lutte contre les inégalités et une plus grande résilience des populations.
“Le Royaume du Maroc s’est inscrit dans une dynamique positive de mise en œuvre des objectifs de développement durable. Le Programme 2030 et les objectifs de développement durable doivent être atteints pour tous, et la transformation des systèmes agroalimentaires vers une amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie sont la clé pour garantir le progrès pour tous”, a-t-il dit.
C’est à cet effet, qu’il a rappelé que le Royaume du Maroc, sous la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a lancé des chantiers solides pour surmonter les entraves au bon fonctionnement des secteurs productifs et créateurs de richesse dont l’agriculture, l’industrie et la Pêche.
Et de soutenir: “Gagner la bataille de ne laisser personne de côté nécessite que l’on accorde une attention particulière au renforcement de la coopération particulièrement la coopération Sud-Sud dans le domaine agricole, de la pêche et de l’alimentaire.”
Lui emboitant le pas, le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Maroc, Jean Senahoun, a souligné que le thème de cette année encourage avant tout la prise de conscience et l’action à l’échelle mondiale en faveur des victimes de la faim, et de régimes alimentaires sains pour tous, sans laisser personne de côté.
“Ces dernières années nous ont réservé de nombreux défis complexes en matière de sécurité alimentaire. Nous avons connu trois ans de pandémie, sans compter les ralentissements économiques, les conflits et les guerres, la crise climatique, la perturbation des chaînes d’approvisionnement internationales, la montée des inégalités, l’augmentation des prix alimentaires et la liste est encore longue”, a-t-il énoncé, notant que tout cela confirme combien les économies sont interconnectées.
Il a, dans ce même contexte, mis en lumière l’impératif de transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre “plus efficaces”, “plus inclusifs”, “plus résilients” et plus “durables”, en vue d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie de chacun, et mieux armer les plus vulnérables, dont les petits producteurs, en investissant dans les systèmes agroalimentaires à l’échelle mondiale.
Le responsable onusien a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de renforcer l’accès à la formation, aux mesures d’incitation, à la science, aux données, à la technologie et à l’innovation pour que les petits producteurs soient la pierre angulaire de la transformation.
“Il faut des services et des emplois décents en milieu rural tout en cultivant l’égalité des sexes et en soutenant les populations rurales et qui sont les dépositaires d’une grande partie de la biodiversité de la planète”, a-t-il fait savoir.
Évoquant les Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM), Senahoun a relevé que ceux-ci sont fondés sur des savoir-faire et des traditions locales qui ont assuré la sécurité alimentaire de certaines populations.
Et de rappeler que la FAO a facilité la mise en œuvre d’une multitude de projets de coopération Sud-Sud entre le Royaume et d’autres pays africains, pour le développement agricole et la sécurité alimentaire dans ces pays, notant à cet effet, que pour la FAO, le Maroc fait désormais partie des partenaires de coopération Sud-Sud “les plus remarquables” dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture.
Cette rencontre a également été l’occasion pour présenter le programme de la FAO sur les SIPAM, qui vise à identifier, soutenir et préserver globalement les systèmes agricoles traditionnels et leurs moyens de subsistance, la biodiversité agricole associée, les paysages et les systèmes de connaissances et culturels dans le monde entier.
Le séminaire a connu la participation de plusieurs ambassadeurs, des partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux, des professionnels du secteur privé, des institutions étatiques, des établissements de recherche et de formation ainsi que des responsables centraux et régionaux du ministère.