Le département de Nadia Fettah Alaoui a mis en place depuis le 27 janvier dernier une cellule de suivi et de veille dédiée au sujet de l’impact du coronavirus sur le secteur touristique marocain. A date du vendredi 31 janvier à 20h, 14.599 nuitées annulées ont été recensées.
Chaque jour qui passe, les effets collatéraux du Coronavirus, aussi bien sur le plan sanitaire qu’économique, s’aggravent. Tous les projecteurs sont braqués sur ce virus qui se propage de façon alarmante.
Parmi les secteurs les plus touchés par l’épidémie sur le plan économique celui du tourisme. Et pour cause, le marché chinois est le premier émetteur de touristes au niveau mondial avec plus de 145 millions de touristes en 2019.
Malheureusement, bien que l’OMS soit opposée à toute restriction aux voyages alors qu’elle a déclaré « l’épidémie une urgence de santé publique de portée internationale », le gouvernement chinois a décidé la limitation des voyages des citoyens chinois à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Conséquence, des annulations en cascade des réservations en provenance de la Chine.
Le Maroc, à l’instar du reste du monde, n’a pas été épargné. Contactés par nos soins juste après l’annonce de la RAM de suspendre la ligne Casablanca-Pékin pour une durée d’un mois, les professionnels du secteur avaient décrit une situation alarmante suite à l’annulation de toutes les réservations relatives au premier semestre 2020.
Ce qui porte préjudice au secteur qui n’a pas encore sorti la tête de l’eau après la faillite de Thomas Cook et qui reste très loin des objectifs fixés par la Vision 2020, soit les 20 millions de touristes. D’après les derniers chiffres, en 2019 le Maroc a reçu 12,9 millions de touristes (dont 1 % des arrivées totales de touristes chinois) soit un écart difficile à combler de 7 millions de touristes.
Cette année, date butoir de la Vision 2020, le Maroc espérait dynamiser le secteur en visant 500.000 touristes chinois par an grâce au partenariat Co-marketing de trois ans scellé en septembre 2019 entre l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) et la première agence de tourisme chinoise en ligne C Trip. Aujourd’hui cet objectif semble être hors de portée. En attendant l’évolution de l’épidémie, on se demande si le ministère de tutelle a-t-il prévu des voies de secours ?
Il y a lieu de souligner que face à cette situation critique, le département de Nadia Fettah Alaoui a mis en place depuis le 27 janvier dernier une cellule de suivi et de veille dédiée au sujet. « Cette cellule qui est composée de représentants de services centraux et extérieurs du ministère, suit en étroite collaboration avec les professionnels du secteur l’évolution de la situation et élabore des reporting quotidiens permettant de suivre entre autres la situation des annulations des réservations des touristes chinois auprès des agences de voyage, des hôtels et des opérateurs touristiques », nous confirme une source du ministère du Tourisme.
D’après les chiffres officiels du ministère à date du vendredi 31 janvier à 20h, 14.599 nuitées annulées ont été recensées sur l’ensemble du territoire national, selon les données communiquées par les agences de voyages et par les établissements hôteliers concernés par le marché chinois.
« Dans ce contexte, la première priorité de ce département est de contribuer, dans le respect de ses prérogatives, en étroite collaboration avec l’ensemble des entités concernées et à leur tête le ministère de la santé à la protection des citoyens marocains et des visiteurs de notre pays, notamment à travers les dispositifs mis en place dans les différents aéroports du Royaume », précise notre source.
Le département de Nadia Fettah Alaoui appelle toutefois au calme et à la vigilance. « Cette situation nécessite également de l’agilité et de la capacité d’adaptation et de redéploiement rapide sur d’autres marchés sources pour compenser de la meilleure manière possible les pertes d’activité potentielles. Le ministère, l’ONMT et les professionnels du tourisme sont en train de conjuguer leurs efforts dans ce sens », précise une source du ministère. Les opérateurs n’ont qu’à prendre leur mal en patience et espérer des jours meilleurs.