Les derniers chiffres de l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) relatifs au crédit-bail donnent froid dans le dos. Parmi les secteurs ayant impacté l’activité des sociétés de financement pendant la crise sanitaire, figure en bonne position celui des sociétés du transport touristique.
Le secteur du tourisme a souffert, souffre toujours et souffrira encore pendant un certain temps avant de reprendre son rythme de croissance avant crise Covid.
Un coup dur pour les opérateurs du secteur qui continuent de subir les conséquences économiques et financières de la pandémie. Les sociétés du transport touristique sont parmi les plus impactées.
Et l’effet domino n’a pas raté. Ainsi, il ressort des derniers chiffres annoncés par l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) que le moratoire accordé par les sociétés de leasing, à fin juin 2020, a concerné un encours de 13,5 Mds de DH sur un encours global de 50,1 Mds de DH que portent ces sociétés. Ce qui totalise un moratoire de 1,3 Md de DH.
Incapables d’honorer leur engagement financier en raison de l’arrêt total de l’activité, les transporteurs avaient dénoncé un acharnement et un harcèlement des sociétés de crédit-bail. La section crédit-bail avait finalement tenu une rencontre, le vendredi 2 octobre 2020 avec la FNTT (Fédération nationale du transport touristique).
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Les deux parties s’étaient mises d’accord sur un refinancement des dettes. « Il s’agit non pas d’une majoration ou de l’application de loyers complémentaires, mais d’un re-calcul des échéances, sur la base des conditions du contrat », précise l’APSF. Toutefois les reports ne sont pas gratuits et donc vont engendrer tout de même des intérêts intercalaires.
Un chiffre qui risque de grimper étant donné que la crise n’est pas encore derrière nous et qu’il n’y a aucune visibilité quant à la reprise de l’activité du secteur touristique.
« L’impact estimé de la crise pour l’année 2020 est de -69% sur les arrivées touristiques, -60% sur les recettes en devises et environ 50% de perte d’emplois par rapport à l’année 2019 », rappelle l’APSF.
Les chiffres de BAM guère plus rassurants
La Banque centrale prévoit qu’en l’absence d’un accompagnement spécifique du secteur, les conséquences de la crise, continueront à se faire sentir au moins jusqu’à la fin de l’année 2023.
Les recettes de voyage ressortiraient en forte diminution, passant de 78,8 Mds de DH en 2019 à 23,9 Mds en DH en 2020 et rebondiraient à 49,1 Mds de DH en 2021.
Pour limiter la casse, l’Etat a adopté un contrat-programme 2020-2022 relatif à la « relance du secteur touristique en phase post covid-19 ».
Un contrat qui permettrait au secteur de reprendre la forme de 2019 dès 2022 et récupérer ainsi plus de 5 millions de touristes, 28 Mds de DH de recettes voyages en devises et assurer le maintien d’au moins 80% des emplois stables sur la période 2020-2022.
Parmi les mesures financières de soutien au secteur figure celle relative à la « mise en place d’un moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires et pour le remboursement des échéances des leasings jusqu’au 31 décembre 2020 sans paiement de frais, ni de pénalités pour les entreprises touristiques et leurs employés » (mesure 7).
Rappelons que pour autoriser cette suspension, BAM avait reconduit (comme annoncé par Ecoactu.ma) l’autorisation concernant le premier moratoire.
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