Le drame d’Imlil impactera-t-il le secteur du tourisme qui reste fragile malgré des chiffres au vert en terme d’arrivées ? Des chiffres qui ne se reflètent par sur la balance des voyages.
Aucun pays n’est à l’abri de cette menace qui nous guette en permanence qui est le terrorisme et dont les conséquences sont souvent très lourdes aussi bien en perte humaine qu’en impact économique sur un pays. Et l’un des secteurs les plus vulnérables à cette menace est bien celui du tourisme. Le Maroc n’échappe pas à la règle puisqu’il a déjà subi de plein fouet les conséquences de ces actes lâches perpétrés par des personnes barbares qui n’ont d’objectif que de déstabiliser un pays.
Le drame d’Imlil a ravivé de veilles blessures que le Maroc tente de soigner depuis 2011 soit depuis le dernier attentat d’Argana. Grâce aux efforts déployés, entre autres, contre la menace terroriste, le Maroc a pu se hisser au top 20 du classement du magasin britannique Which Travel en occupant la 8ème place des destinations les plus sûres au monde.
Ce nouvel incident va-t-il impacter le secteur touristique marocain ? Va-t-il compromettre l’année 2019 qui était sur bon pied ? Autant de questions qui s’imposent et auxquelles nous aurons des réponses que dans les jours qui viennent. Il faudra évaluer le taux des réservations mais également celui des annulations.
Mais comment le secteur se portait avant cet incident ?
Indépendamment de cet incident, le secteur n’est pas au beau fixe. En effet, même si le secteur a pu tirer son épingle du jeu avec une augmentation des arrivées, les recettes quant à elles ont stagné.
Elle se sont stabilisées à 61,7 MDH à fin novembre 2018 alors que les dépenses au même titre ont progressé de 8,5% à 17,4 Mds de DH.
La dernière note de l’Office des changes de fin novembre fait ressortir que le solde de la balance Voyages a baissé de 929 M D H atteignant +49.696MDH contre +50.625MDH un an auparavant. Ce résultat est dû à la progression des dépenses de 8,5% ou +1.366MDH (17.440MDH contre 16.074MDH à fin novembre 2017), atténuée toutefois par la hausse des recettes (67.136MDH contre 66.699MDH, soit +0,7% ou +437MDH).
Cette absence de corrélation entre l’augmentation des arrivées et les recettes interpelle le gouverneur de Bank Al-Maghrib Mohammed Jouahri. « La mauvaise nouvelle des comptes extérieurs, c’est que les recettes de voyages se sont quasiment stabilisées d’une année à l’autre. Ce qui pose problème dans la mesure où les arrivées augmentent tandis que les recettes se stabilisent », s’est inquiété le gouverneur.
Et d’ajouter que « la Banque centrale va analyser davantage ces éléments d’ici à la fin de l’année pour mieux comprendre ce mouvement qu’enregistre le secteur du tourisme ».