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L’Association Mimouna et le Centre d’information des Nations Unies à Rabat ont organisé la Journée internationale de commémoration de l’holocauste pour rendre hommage à la mémoire des victimes de l’holocauste et réaffirmer leur engagement indéfectible à lutter contre l’antisémitisme, le racisme et les autres formes d’intolérance qui peuvent conduire à des violences ciblées sur un groupe.
Citations des intervenants :
- « La commémoration de l’holocauste est un des axes principaux sur lequel nous travaillons depuis 2011. L’Association Mimouna a organisé la première conférence de l’Holocauste dans le monde arabe pour commémorer les actions de feu SM le Roi Mohamed V qui a refusé de consentir à la persécution des Juifs marocains pendant l’occupation de Vichy », El Mehdi Boudra, fondateur et président de l’Association Mimouna.
- « Il y a un peu plus de 10 ans, le 27 octobre 2009 précisément, S.M. le Roi Mohammed VI déclarait devant une Communauté des Nations incrédule et fascinée que Sa lecture de l’Holocauste n’était pas celle de l’amnésie, mais celle d’une blessure mémorielle inscrite dans l’un des chapitres les plus douloureux dans le Panthéon du Patrimoine Universel. En ce 27 janvier 2022, jour de commémoration de la Shoah dans le monde, ces mots continuent de résonner avec force et donnent tout son sens à la démarche exemplaire et engagée de l’Association Mimouna qui n’a eu de cesse depuis sa création d’expliquer et de rassembler jeunes et moins jeunes pour que notre Pays prenne la juste mesure de cette tragédie et joigne sa voix à tous ceux qui dans le monde refusent le déni et résistent aux tragiques illusions d’un négationnisme mortifère. Longtemps solitaire, le Maroc a été rejoint cette année par de très nombreux pays du monde arabo-musulman qui ont également choisi la voie de l’éducation et de la pédagogie pour que cette commémoration universelle trouve sa place en terre de Islam. », Son Excellence Monsieur André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
- « La commémoration de la mémoire des victimes de l’Holocauste est un moment fort qui nous interpelle les consciences. On ne peut rappeler assez qu’aucune société n’est totalement immunisée contre l’intolérance et l’irrationalité. Face à la montée en force de la désinformation qui alimente les clivages, et le discours haineux, il est urgent de doubler de vigilance et de lever la voix haute contre l’antisémitisme et toute autre forme de sectarisme et de racisme », Fethi Debbabi, Directeur Centre d’information des Nations Unies à Rabat.
- « L’Holocauste servira à jamais et pour toute l’humanité de signal d’alarme contre le danger inhérent à la haine, à l’intolérance, au racisme et aux préjugés. En mémoire aux millions de victimes innocentes qui ont été exterminées et en mémoire aux millions de personnes qui ont combattu le nazisme et sacrifié leur vie, nous nous devons tous de construire un présent et un avenir de tolérance et de paix entre les nations et approfondir la compréhension et le respect mutuel entre elles. Nous nous engageons, en ce jour solennel et à jamais, à préserver la mémoire des victimes et faire en sorte que les horreurs du passé ne se reproduisent jamais », Son Excellence David Govrin, représentant d’Israël au Maroc.
- « Ma communication a porté sur la situation des juifs marocains pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le représentant de la France au Maroc, le Résident Général, a voulu leur appliquer les lois raciales et antisémites du Gouvernement de Vichy. Mais le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, futur Mohammed V, a tout fait pour leur épargner les affres de ces lois scélérates. Nous avons démontré cette attitude honorable du Souverain en énumérant un ensemble de documents d’archives datant de cette période, pour conclure que Feu Mohammed V mérite le qualificatif de « Juste parmi les nations ». », Jamaa Baida, directeur des Archives du Maroc.
- « En fait, le Roi était en avance sur son temps. Ses déclarations et son comportement avaient pour but de transmettre un message de tolérance zéro envers l’antisémitisme et la discrimination de tout citoyen. Cela nous montre l’importance du rôle du leadership dans la création d’un climat de tolérance à l’égard des minorités.», Mme Carole Nuriel, directrice ADL Israel
- « L’intervention tentera d’introduire de nouveaux aspects de la recherche sur les juifs marocains pendant la Seconde Guerre mondiale. Par exemple : Les activités du Protectorat français au Maroc pour éduquer les colons français dans l’esprit des principes de Vichy, L’importance du Maroc dans l’activité clandestine pendant la guerre, La communauté juive de Casablanca et son attitude envers les ordres de Vichy, De nouvelles études sur les activités de Maitre Helene Ben Attar et plus encore. Ces recherches s’inscrivent dans le cadre des activités du Centre de documentation sur les Juifs d’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale.», Haim Saadoun, Directeur du Centre de documentation du Judaïsme d’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, Ben Zvi Institute.
- « La question de la transmission de la Shoah se pose dans le contexte marocain avec une double acuité. Une première très générale qui concerne la disparition des témoins directs, de ceux qui pouvaient directement témoigner de leur expérience. Une seconde qui a trait à la distance entre les lieux du génocide, la chronologie de ce dernier et le Maroc lui-même. Comment parler de cette époque aux jeunes générations marocaines ? Comment inscrire l’histoire du génocide dans une mémoire partagée ? Ce n’est qu’en partant du proche, de la situation des juifs marocains déportés de France qu’une pédagogie de la Shoah peut être pensée. », Claudia Zagury, Conseillère pédagogique à l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger.