Le festival Jidar, Toiles de rue vient de clore en beauté sa 4ème édition, tenue du 16 au 22 avril en 2018. L’évènement culturel a copté des artistes venus du Pérou à la Grèce en passant par l’Argentine, la Pologne ou le Japon, faisant de la capitale cosmopolite Rabat une belle mosaïque.
En effet, qu’ils aient amené leur inspiration dans leurs valises ou qu’ils aient attendu d’être au Maroc pour s’imprégner de l’ambiance, leurs fresques ont embelli les quartiers qui les ont accueillis et fascinés les habitants et les passants, se réjouissent les organisateurs.
Sur l’avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah, la fresque du marocain Iramo, représentant une vieille dame marocaine souriante, n’a eu de cesse d’interpeller les curieux.
Il s’agit d’une représentation de la femme marocaine et amazighe
note l’artiste, qui a voulu rendre hommage à toutes celles qui éduquent la société, jouant également sur l’architecture des quartiers populaires.
Cette 4ème édition a également été caractérisée par la présence de l’artiste péruvien, Decertor, qui s’est inspiré de la femme marocaine et de la société en général pour son œuvre monumentale. Aidé du street-artiste marocain Mehdi Annassi, sa fresque traite du “concept d’intégration” et du “vivre-ensemble”, ou comment un “sacrifice personnel permet d’arriver à une transcendance collective”.
L’espagnole Amaïa Arazzola, en collaboration avec l’artiste Txemy, a également dessiné une femme, qui apparaît “à travers la végétation et la jungle”.
On a trouvé une phrase qui nous a beaucoup plu : ‘Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles’
confie-t-elle à l’équipe de L’Boulevard. Une femme orne également le mur de l’artiste polonais Sainer, ainsi que celui du Grec Taxis, tandis qu’une petite fille masquée se tient devant une carcasse de voiture sur le beau mur de l’Argentine Milu Correch. Sur la route côtière, le Français Nelio a préféré quant à lui s’inspirer de “l’architecture et l’atmosphère ressentie à Rabat” pour son œuvre abstraite.
Du côté de Yacoub El Mansour, le guerrier jaguar dessiné par l’artiste mexicain Dherzu Uzala ouvre le bal des lauréats Jidar. Son initiation au muralisme, prévue pour huit étudiants ou semi-professionnels, a finalement donné lieu à 10 œuvres égrainées sur les pans de mur de Souk Al Amal. Le résultat, prometteur, augure de nouvelles graines de street-artistes marocains, talentueux et appliqués.
La transmission s’est aussi jouée derrière les murs, à travers trois masterclasses menées par le Français Nelio, l’artiste japonaise Mina Hamada et Ghizlane Agzenai. L’artiste marocaine a également animé un atelier de fabrication de totems au sein de l’ENA, suivi le lendemain par un parcours dans la médina de Rabat afin de parsemer les murs des œuvres miniatures imaginées par les élèves.