Un rapport de Fineopolis & El Maali retrace le bilan de cinq ans d’activité de la finance participative au Maroc, donc principalement celle des banques participatives qui étaient les premières à ouvrir le bal de cet écosystème toujours en construction.
Selon le rapport en ce qui concerne la productivité par agence, le réseau des banques et fenêtres participatives a encore du chemin à parcourir. En effet, par rapport aux données de l’exercice 2021, ces institutions réalisent, via leurs réseaux respectifs, une productivité Financements et Dépôts de 96 et 34 MDH, respectivement.
Par rapport à leur situation du 31 décembre 2021, les banques conventionnelles affichent une productivité de 165 et 172 MDH, respectivement sur les deux activités.
Depuis leur démarrage en 2017, l’encours des financements accordés par les banques participatives n’a cessé de progresser pour atteindre les 21,5 milliards de DH à fin juin 2022 ; soit TCAM de 96% entre juin 2018 et juin 2022.
« A titre de comparaison, le crédit à l’économie octroyé par le secteur bancaire marocain (hors banques participatives) n’a évolué que de 4% en moyenne annuelle sur la même période. Il va sans dire que, sur ce plan, la comparaison doit être prise
en considération avec beaucoup de précaution du fait de la non-similitude des deux secteurs bancaires en termes de maturité ; il y a d’un côté un secteur bancaire conventionnel de plus d’une soixantaine d’années d’existence et un secteur bancaire participatif qui vient tout juste de démarrer », lit-n dans le rapport de Fineopolis et El Maali.
Pour ce qui est des créances en souffrance, elles ne figurent pas de façon séparée dans les bilans publiables des banques et fenêtres participatives. Elles y sont logées dans le poste « Autres crédits et financements participatifs ». A dire d’experts, les créances en souffrance ne représenteraient pas moins de 90% de poste susmentionné. Partant de cet ordre de grandeur, les créances en souffrance totaliseraient, au 30 juin 2022, une enveloppe de plus de 70 MDH selon la même source.
En termes d’évolution, sur la durée sous étude, les créances en souffrance ont continué de progresser. Si l’on retraite la tendance en éliminant l’effet report des échéances de juin 2020 imposé par le contexte exceptionnel de la première vague
du Covid, la pente de la courbe d’évolution des créances en souffrance perd considérablement de sa vigueur.
Néanmoins, selon le rapport de Fineopolis et El Maali, il convient de noter que, entre juin 2021 et juin 2022, les créances en
souffrances ont fait un bond remarquable (+150%) traduisant l’effet de la généralisation progressive, observée sur le marché, de la commercialisation de financements pour les entreprises et les professionnels.
Cela étant dit, on est encore loin de ce qui est observé sur le marché conventionnel. En effet, alors que le taux de sinistralité s’établit, chez les banques et fenêtres participatives, à un niveau moyen, sur toute la période, de 0,4%, il atteint, dans le secteur bancaire conventionnel, 8,8% selon les dernières statistiques de BAM au 31 juillet 2022.