Scruter les indicateurs financiers à l’occasion de la publication des résultats semestriels des sociétés cotées permet de tâter le pouls de l’économie nationale. Bien que nombre d’observateurs ne partagent pas cette opinion, considérant que la bourse de Casablanca est déconnectée de l’économie réelle, il faut dire que ces dernières années, elle reflète la tendance économique de l’exercice.
D’emblée, il est utile de rappeler que 2018 a été une année de boycott, un boycott qui a pesé et sur les résultats financiers des sociétés en question et sur les recettes fiscales aussi bien en termes d’impôts sur les sociétés que de taxe sur la valeur ajoutée. Autrement dit, même le budget a pris un coup suite à ce refus de consommer les trois produits. Venons-en aux compagnies d’assurances qui, depuis plus d’un an, ont tiré la sonnette d’alarme sur la sinistralité automobile qui impacte lourdement leurs résultats. Plus qu’une alerte, l’impact est aujourd’hui perceptible comme en attestent les résultats affichés par l’une des plus importantes compagnies. Que dire des immobilières qui évoluent dans un contexte difficile marqué par un ralentissement du volume des ventes. Elles ont enregistré (pas toutes) des résultats négatifs dûs justement à une baisse du chiffre d’affaires. Quid des cimentières qui sont logées à la même enseigne que les immobilières ? En ce qui concerne les banques, si quelques-unes ont pu tirer leur épingle du jeu, d’autres par contre ont essuyé des pertes importantes. Une des grandes banques de la place a vu ses résultats baisser suite à des éléments conjoncturels. Assurément, les réalisations varient d’une société à une autre et dépendent des stratégies adoptées, mais elles permettent au moins de connaître l’allure du secteur. Bref, c’est dire qu’aujourd’hui la bourse de Casablanca reflète la situation de l’économie marocaine telle que décrite par le HCP qui vient d’annoncer que le taux de croissance affiché au deuxième trimestre 2018 est de 2,4% au lieu de 4,5% durant la même période de l’année 2017. Une baisse qui en dit long sur quelques secteurs.