Un piètre score que celui obtenu par le Maroc en matière de développement humain. L’Indice de développement humain 2018 du PNUD nous classe à la 123ème place derrière l’Iraq (120ème), la Palestine (119ème), l’Egypte (115ème), la Libye (108ème), la Jordanie, la Tunisie (95èmes), l’Algérie (85ème), le Liban (80ème)… C’est dire que depuis 2016, le pays n’a pas avancé d’un iota ! Pourtant, depuis 2005, le Royaume dispose de l’Initiative nationale de développement humain qui, entre 2011 et 2015 a mobilisé 17 milliards de DH entre budget de l’Etat, collectivités locales, établissements publics et coopération internationale. A la lumière du score du Maroc, il est légitime de se poser la question : Qu’est ce qui cloche ? Les objectifs, les moyens, la méthodologie, la gouvernance… ? Quid de la responsabilité des associations qui se bousculent au portillon pour accéder à cette manne financière ? Qu’en est-il des experts et des cabinets d’évaluation sur le terrain ? Quelle est la responsabilité de l’Etat qui a transposé un problème transverse au niveau de cette initiative pilotée par le ministère de l’Intérieur ?
Ce score doit interpeller le nouveau Wali en charge de l’INDH, Mohammed Dardouri, nommé par le Roi Mohammed VI depuis quelques semaines, à faire un diagnostic sans concession de cette expérience de 13 ans de l’INDH pour identifier ses forces et ses faiblesses et surtout faire en sorte d’améliorer l’efficience de cette initiative par des indicateurs palpables. L’IDH du PNUD en est un.
Et à la lumière de la Constitution de 2011, cette initiative doit également intégrer le concept de reddition des comptes.
Mais il serait injuste d’attribuer ce score uniquement à l’INDH qui est une initiative volontariste et relativement récente. L’Etat ne peut démissionner de son rôle sur l’aspect de développement humain et social du pays. Et ne peut nullement se soustraire à sa responsabilité envers les citoyens de ce pays qui aspirent à un enseignement digne, à une amélioration de l’accès aux soins, plus de justice sociale, une approche genre efficiente, l’accès à de l’emploi pérenne…