Au-delà de la stabilité macroéconomique, le principal défi économique du Maroc à moyen terme est essentiellement lié à sa capacité à générer une croissance plus forte, durable et solidaire.
C’est ce qui ressort du rapport semestriel de suivi de la situation économique pour le Maroc, de la Banque mondiale. Il révèle la vulnérabilité et la durabilité de la trajectoire de développement actuelle du pays, handicapé par modèle économique fondé sur la demande intérieure, qui avec un taux d’investissement supérieur à 30 % du PIB depuis 2008 ne marque pas d’augmentation significative des retombées de l’investissement et de la productivité.
La croissance est difficile donc à maintenir si les gains de productivité totale des facteurs (PTF) n’augmentent pas, cette croissance ayant reposé sur l’accumulation de capital public, parfois dans le cadre d’opérations conjointes regroupant des IDE et des entreprises d’État, qu’il sera difficile de maintenir.
À l’échelle du territoire, l’évolution du niveau de vie entre les 12 régions indique une convergence, quoiqu’à un rythme asymétrique. Ce processus est loin d’être achevé : en supposant un taux de convergence annuel de 4 %, il faudra 24 ans pour que les disparités régionales initiales soient réduites de moitié. D’où la nécessité d’accroître les fruits de la croissance découlant du modèle de régionalisme avancé.
Voilà un diagnostic succinct à garder en vue mais à recouper avec d’autres analyses notamment nationales sur cette question de modèle essoufflé sur laquelle le débat s’est presque dissipé, nos « penseurs » étant partis sur de nouvelles thématiques.
Pourtant, sans modèle point de croissance. Sans croissance, point d’emplois… un cercle vicieux. On est presque tenté de comparer le Maroc à Sisyphe, dans la métaphore veut qu’il n’y avait de châtiment plus terrible que le travail inutile et vain, qu’un homme aussi astucieux soit condamné à s’abrutir à rouler un rocher éternellement.