C’est quoi au juste ? Chaque fois qu’une équipe est aux manettes et une fois outrepassée par la réalité socio-économique fragile empreinte de signaux de faiblesse, elle évoque la baguette magique et la nécessité de laisser le temps au temps.
Cette équipe, si nos souvenirs sont bons, le jour des élections, disposait d’une déclaration gouvernementale où elle exposait des chiffres ambitieux et des objectifs ô combien prometteurs. Cette déclaration gouvernementale est le brassage des programmes des partis politiques de la majorité gouvernementale. D’ailleurs, c’est sur cette base que le gouvernement avait reçu le vote de confiance du Parlement.
Le jour où l’équipe au pouvoir présentait sa déclaration gouvernementale, nous y avons cru corps et âme, espérant des jours meilleurs. Aujourd’hui, nous nous rendons compte, suite aux différents rapports annuels présentés au Souverain à l’occasion de la récente fête du Trône, que nous sommes loin des objectifs escomptés. Pis encore, au moment où nous nous attendons à ce que le Maroc rejoigne le cercle des économies émergentes, le pays se débat encore dans les méandres de la non-inclusion sociale.
Suite à chaque Discours Royal, le gouvernement change de fusil d’épaule pour répondre à une situation. Nous avons l’impression qu’il agit au gré des circonstances, qu’il est plus dans la réaction que dans l’action. Pour faire court, nous avons l’impression qu’il tâtonne.
Et de quel temps le gouvernement a-t-il besoin ? La politique publique ne devrait-elle pas s’inscrire dans la continuité en l’occurrence au niveau des axes stratégiques. D’ailleurs, des secteurs comme la santé ou l’éducation paient valeur aujourd’hui le lourd tribut de la rupture. L’impact des actions du gouvernement se fait attendre sous prétexte que les jours meilleurs sont dans le long terme. Or, comme dit l’économiste J. M. Keynes : « Dans le long terme, nous serons tous morts ».
A défaut de résultats palpables, le peuple se sent victime d’actes dolosifs, puisque son consentement était vicié lors du processus électoral. Parce qu’il ne faut pas perdre de vue qu’entre le gouvernement et le peuple, il y a un contrat.