L’économie de rente est un terme presque familier au Maroc. Beaucoup la dénoncent parce ce qu’elle est l’émanation de l’exploitation de privilège, sans que ses auteurs ne soient soumis aux mêmes règles de concurrence et d’efficience économique… en tout légalité.
Il s’avère que cet esprit de rente « n’habite » pas que certains opérateurs économiques mais s’étend à la sphère politique, devenue comme atteindre la terre ferme pour un naufragé, en ce qu’elle offre comme perspective d’avenir, de cumul de pouvoir et de richesse, sans un travail de valeur en contrepartie.
Un esprit de rente qui habite également le Parlement, dont certains locataires se sont livrés à un bien triste spectacle : défendre bec et ongle le droit à une retraite en tant que député et pour quel rendement ! Encore heureux qu’il existe des députés rationnels qui estiment que le devoir de représentation est largement rémunéré et qu’ils sont plus liés par un contrat moral avec les électeurs que par un « contrat » de travail avec l’Etat.
Cet esprit de rente trahit les véritables motivations de certains à briguer certains postes et certaines responsabilités. Défendre l’intérêt commun est le dernier de leurs soucis. Seules les animent l’avidité d’amasser le maximum de ce qui se peut, la défense de leur propre intérêt et le désir de passer pour ce qu’ils ne sont pas : des cavaliers de je ne sais quelle juste cause. Les cas sont légion, dans divers secteurs, et dans différentes strates sociales, ce type de personnes poussant partout comme de la mauvaise herbe.
Mais leur discours ne leurre plus personne, le cas de la retraite des parlementaires est le plus éloquent. Les Marocains s’en délectent pour l’instant sur les réseaux sociaux, mais il ne faut pas pousser trop loin le bouchon !