Du moins certaines pratiques qui accompagnent cette fête empruntée à la religion juive, Yom Kippour. Si jadis Achoura se passait dans une ambiance festive et conviviale, où familles et amis se rendaient visites et célébraient cette fête autour de plats de fruits secs, ou encore des quartiers organisaient des processions ou des défilés …
Ces dernières années nous constatons une véritable « guérilla » juvénile urbaine. Dans une ville comme Casablanca, les pétards retentissent à longueur de journée et sont de plus en plus puissants, donc dangereux pour ces enfants qui jouent avec. Il y a des années, les enfants sautaient de joie à recevoir une poupée ou une voiture.
Aujourd’hui, et là c’est véritablement la faute aux parents et aux autorités, n’hésitent pas à jeter les pétards sur les passants, les voitures, dans les halls des immeubles… Plus ça fait du grabuge, plus ils sont excités. Mais force est de reconnaître que la responsabilité première incombe à l’Etat qui ne fait pas respecter ses lois, notamment 22-16 qui interdit la vente de pétards. Cela démontre également, que les produits illicites transitent de manière fluide par nos frontières et sont vendus au grand jour face à la passivité des autorités. Remplacez pétards par drogue, humain, organes… vous obtiendrez le même résultat.
Sévère comme conclusion ? Allez raconter cela à celui qui perd un œil ou un doigt en jouant au pétard ! C’est lui qui saura peut-être enfin convaincre de la dangerosité de la chose.
Mais nos malheurs ne s’arrêtent pas là. Après les pétards, le grand feu de camp, les Marocains se livrent ou plutôt se livraient au jeu dit de « zamzam » où chacun devra surprendre son ami ou voisin et l’asperger d’eau. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, ce sont des hordes de jeunes qui sillonnent les rues à la recherche de la bonne victime, femme, seule et jeune sur laquelle ces jeunes vont s’acharner, parfois avec violence en lui écrasant des œufs sur la tête et en l’aspergeant de différents « liquides ».
L’une des hantises des jeunes filles ce jour-là est de se faire asperger d’acide ! Voilà où nous en sommes aujourd’hui dans la célébration du 10 Moharram.