Ecrit par S. Es-Siari |
Les deux baromètres de la Bourse de Casablanca continuent à baisser. Le coup de gueule de la Bourse s’explique par une combinaison de facteurs qui ne sont toujours pas dissipés. Entre inflation et tensions géopolitiques, la performance n’est pas pour sitôt.
Après un début d’année bien orienté en 2022, la Bourse de Casablanca s’est engagée par la suite dans un trend baissier impacté notamment par le déclenchement du conflit russo-ukrainien et l’annonce de l’état de sécheresse qui pèse sur toute l’économie nationale telle une épée de Damoclès.
Ainsi, dans un pareil contexte, les deux baromètres MASI et le MSI 20 ont baissé drastiquement de -7,7% et -8,5% respectivement au T4 2022, ramenant leurs pertes à -19,75% et -21,03% respectivement depuis le début de l’année.
Cette situation, défavorable pour le marché action, n’a paradoxalement pas profité à celui obligataire car la perspective de nouvelles hausses du taux directeur oriente davantage les investisseurs vers un positionnement sur des placements courts dans l’attente d’une meilleure visibilité.
Pour la semaine du 16 au 20 janvier, la corbeille n’a encore pas affiché bonne mine. Le Masi a lâché 1,08% à 10.212,84 points et le MSI20 a perdu 1,18% à 819,25 points.
Ces pertes affichées par les deux baromètres affectent bien entendu les émetteurs et les investisseurs de plus en plus sceptiques et peu emballés sur leurs résolutions pour 2023 à cause d’un contexte très volatil empreint des mêmes contraintes qu’en 2022.
Compte tenu d’un contexte géopolitique instable et le trend haussier de l’inflation conduisant la Banque centrale à opérer deux hausses successives du taux directeur de 50 pts de base chacune en 2022, la masse bénéficiaire, selon les analystes, de certains secteurs afficherait une baisse. Les secteurs n’étant pas logés à la même enseigne : les banques sont les plus exposées.
La Loi de Finances 2023 table sur un recul graduel de l’inflation à +2% (contre une moyenne annuelle de près de +5,3% en 2022), sous l’effet du deuxième relèvement du taux directeur par Bank Al-Maghrib à 2,5% en décembre 2022, qui devrait atténuer la dépréciation du Dirham face au Dollar et limiter l’impact de l’effet de change sur les prix des produits importés.
Mais en attendant, l’ascension des prix qui continue d’évoluer à un rythme soutenu au niveau mondial, amènerait les Banques Centrales à poursuivre le resserrement, du moins à moyen terme, de leurs politiques monétaires en dépit de l’impact négatif sur l’activité économique.
C’est à ce titre probablement que l’agence de notation Fitch Solutions estime que BAM serait contrainte de relever son taux directeur de +100 pbs le portant à 3,50% lors de sa prochaine réunion de mars 2023.
Dans ce sillage, les besoins du Trésor pourraient ne pas être entièrement levés notamment au cours du premier trimestre de cette année en raison de l’attentisme des investisseurs. Raison pour laquelle, BAM intervient sur le marché secondaire. Le but étant d’améliorer la liquidité des intervenants.
A la lumière de ces éléments et aux effets éventuels d’une recrudescence du Covid-19, la reprise escomptée de la bourse de Casablanca demeure aléatoire.