Après plusieurs mois de détérioration, le besoin de liquidité s’est légèrement amélioré et ce malgré la psychose, qui s’est emparée des citoyens, se traduisant par des retraits massifs du cash.
L’espoir d’une maîtrise de la croissance économique s’est largement estompé avec la propagation de la pandémie Covid-19 dont les retombées socio-économiques s’avèrent d’une extrême gravité. Dans un contexte empreint d’incertitudes, les banques sont appelées à accompagner le tissu économique pour faire face aux effets nuisibles de la pandémie. A ce titre, il est utile de rappeler que le chiffre d’affaires des entreprises est affecté lourdement par la pandémie. D’autres sont en arrêt temporaire même d’activité et doivent faire aux engagements mensuels. D’où le besoin important en termes de liquidités bancaires.
En effet, il ressort des chiffres publiés récemment par le HCP, dans la note de conjoncture du premier trimestre 2020, que le besoin de liquidité des banques, après plusieurs mois de détérioration, se serait globalement abaissé, sous l’effet de la réduction du taux de la réserve monétaire de 4% à 2%. Et pourtant, on s’attendait à un creusement du besoin de liquidité au mois de mars suite au retrait de cash massif sous l’effet de la psychose qui s’est emparée des citoyens à quelques jours avant le confinement.
A noter que les taux d’intérêt sur le marché interbancaire auraient baissé de 5 points de base, en glissement annuel, se situant à 2,22% au premier trimestre 2020, dans le sillage de la décision de Bank Al Maghrib d’abaisser son taux directeur de 25 points de base à 2% au mois de mars 2020. Cette mesure aurait permis aux banques de disposer davantage de liquidités auprès de BAM et ce tout en réduisant le coût de financement. Une baisse qui par ricochet devrait se traduire par une baisse du taux de financement aussi bien des entreprises que des particuliers.
Créances sur l’économie : une hausse modérée
Les créances nettes sur l’administration centrale auraient de nouveau accéléré, marquant une hausse de 9,7% de l’endettement monétaire du Trésor. La masse monétaire aurait évolué au rythme de 3,6%, au premier trimestre 2020, après +3,7% un trimestre auparavant.
La croissance des créances sur l’économie se serait, pour sa part, modérée au début de l’année 2020. Leur encours aurait augmenté de 4,8%, au premier trimestre 2020 et en glissement annuel, au lieu de +5,4% au dernier trimestre 2019. Cette décélération aurait été attribuable, notamment, à celle des crédits à la trésorerie des entreprises et à la consommation des ménages. A noter que les taux d’intérêt sur le marché interbancaire auraient baissé de 5 points de base, en glissement annuel, se situant à 2,22% au premier trimestre 2020. Parallèlement à la baisse du taux directeur, les taux auraient diminué sur le marché des bons du Trésor. Les taux d’intérêt à 1 an, 5 ans et 10 ans auraient reculé, en moyenne et en variation annuelle, de 18, 41 et 52 points de base, respectivement.
D’après le HCP, la consommation des ménages aurait ralenti, au premier trimestre 2020, affichant une hausse de 1,2%, en variation annuelle. Cette décélération aurait, principalement, concerné les dépenses des ménages en biens durables, en habillement, en transport et tourisme. La consommation des administrations publiques se serait, à l’inverse, affermie de 3,2%, dans le sillage de la hausse des dépenses de fonctionnement. Quant à l’investissement, son évolution aurait été sensiblement tempérée par le ralentissement de l’investissement en équipement industriel et le renforcement de l’atonie de l’investissement immobilier. En variation annuelle, la croissance de l’investissement se serait limitée à 1,2% au deuxième trimestre 2020.
Lire également : Liquidité bancaire : léger creusement en janvier