L’arrêté des comptes nationaux de l’année 2021, dans la nouvelle base 2014, fait ressortir un PIB nominal de 1284,2 Mds de DH contre 1152 Mds de DH et 1240 Mds de DH respectivement en 2020 et 2019 tel qu’annoncé par le Haut Commissariat au plan via un communiqué. L’essentiel des dessous de cette migration.
Cette migration des Comptes Nationaux vers cette base n’est pas exempte d’impact sur l’évolution des principaux agrégats économiques comparativement à la base antérieure de 2007. De prime abord, ce changement est le 6ème changement opéré
depuis l’indépendance du pays.
Sous cet angle, l’étude des principales grandeurs macroéconomiques fonde plusieurs observations :
Le premier fait marquant a trait au PIB qui a été réévalué en en valeur nominale de 8,2 % en 2014 comparativement à la base antérieure de 2007, soit 1001,5 milliards de dirhams en base 2014, au lieu de 925,4 milliards de dirhams en base 2007.
Cette révision est, selon les analystes du CMC, le résultat de la hausse de la valeur ajoutée de l’ensemble des branches d’activité accompagnée d’une baisse de la fiscalité nette des subventions sur les produits.
Dans le détail, la valeur ajoutée du secteur primaire s’est soldée par une revue à la baisse de 3,9% contrairement aux secteurs secondaire et tertiaire qui enregistrent des hausses respectives de 5,5% et 14,8%.
De telles évolutions attestent d’une nette mutation dans la structure de l’appareil productif en faveur du tertiaire avec une part de 54,8% du PIB en amélioration de 3,2% et au détriment du secondaire (25,8% du PIB au lieu de 26,5%) et des activités primaires avec une contribution en perte de 1,3% (10,4% du PIB contre 11,7% en 2007).
Cette hausse dans la création des richesses a impacté positivement aussi bien les dépenses de consommation finales des ménages qui ont affiché une réévaluation à la hausse de 11,2% par rapport à leur niveau dans la base 2007 que la rémunération des facteurs de production.
C’est ainsi qu’à la différence de la fiscalité nette sur les produits perçue par les Administrations publiques accusant une baisse de 5,7%, les rémunérations des salariés et de l’EBE/RM enregistrent des hausses respectives de 14,7% et de 7,2%.
Le deuxième fait marquant concerne l’effort d’investissement qui, à l’opposé des agrégats de PIB et de la consommation finale des ménages, accuse une baisse de 2,1 % par rapport au niveau enregistré dans l’ancienne base, baisse imputable pour l’essentiel aux services (-18,5%), et dans des proportions moindres aux produits industriels (-4,3%).
Cette baisse a été amortie grâce à la hausse de 4% de la composante produits de construction. Cet effort d’investissement dont la part moyenne dans le PIB total dépasse les 31,2% durant la période 2014-2019 est supporté par les entreprises (56,1%) suivies des ménages (25,8%), par les Administrations Publiques (16,7%) et par le secteur financier pour seulement 1,4%.