Ecrit par S. Es-Siari |
Il est fort probable que le Conseil de BAM maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5% lors de ce prochain Conseil, et ce dans l’attente d’une transmission complète des baisses du taux directeur vers les taux débiteurs et d’une reprise de la demande de crédit aussi bien des entreprises que des ménages.
A quelques jours de la tenue du prochain conseil de BAM (28 septembre 2021), les spéculations vont bon train sur une éventuelle hausse ou baisse du taux directeur.
Depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée au Covid-19, le taux directeur a été baissé à deux reprises pour être ramené à 1,50% au lieu de 2,25% avant le début de la crise. Le leitmotiv est d’aider l’économie nationale à absorber les chocs générés par la pandémie. Des chocs qui pourraient se traduire si rien n’est fait par une brutale atonie de l’offre et de la demande.
Tout au long de la période de crise, bien que nous ne sommes pas encore sortis de l’ornière, l’économie nationale a plus ou moins profité de la politique monétaire accommodante conduite par la banque.
Cette période a été marquée par le maintien de l’équilibre du marché monétaire à travers notamment de la satisfaction de 100% de la demande hebdomadaire des banques sous forme d’avance à 7 jours et du renforcement du dispositif monétaire à long terme dont l’encours avoisine près de 58% en moyenne depuis le début de l’année.
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En dépit de la sévérité de la crise, le stimulus monétaire a été bien transmis à la sphère réelle de l’économie marocaine comme en attestent les conditions de financement des principaux agents économiques qui se sont améliorées.
« Ceci peut se lire notamment dans l’évolution du taux débiteur moyen (des entreprises et des ménages) qui s’est replié à partir du deuxième trimestre de l’année 2020, période pendant laquelle le taux directeur a été abaissé à nouveau à son niveau actuel de 1,5% », expliquent les analystes de BKGR. Et d’enchaîner : « Cette amélioration du coût de l’endettement des agents privés s’est traduite par une progression de l’encours global du crédit bancaire qui s’est établi à fin juin 2021 à 986,3 Mds de DH, soit une hausse de 3,7% en glissement annuel ».
S’agissant de l’inflation, l’indice est encore sous contrôle des autorités. Selon les dernières statistiques du HCP, l’inflation se situe aux alentours de 1,7% en glissement annuel.
Lors du dernier Conseil, BAM table sur une hausse des prix proche de +%, ce qui revient à dire que même en cas de montée de pressions inflationnistes au niveau national, les marges actuelles ne devraient a priori pas être totalement consommées.
« Sur ce registre, il y a lieu de souligner que l’inflation galopante observée dernièrement en Europe pourrait contaminer l’économie nationale via le canal des importations mais vraisemblablement pas avant la fin du S1 2022 », observent les analystes.
Au regard de tout ce qui précède, il est attendu, selon toute vraisemblance, que BAM renouvèle en l’état sa politique monétaire en gardant notamment son taux directeur et sa réserve obligatoire à 1,5% et 0% respectivement.