Un moment historique, celui de la cérémonie d’investiture des membres du bureau du Conseil de La Concurrence et ce après plusieurs années d’attente. Aujourd’hui 20 décembre, les membres vont prêter serment à 14h devant la Cour d’appel à Rabat.
Après installation, les membres du Conseil de la Concurrence auront certainement du pain sur la planche pour dépoussiérer les dossiers accumulés durant les années de léthargie dudit Conseil.
«Avec l’ installation des membres du Conseil, nous accomplissons l’édifice institutionnel qui va permettre à cette instance constitutionnelle indépendante de commencer à travailler », se réjouit Driss Guerraoui, nouveau président du Conseil de la Concurrence en marge de la cérémonie d’investiture.
Toutefois, il prétend qu’il est prématuré de parler des chantiers prioritaires sur lesquels le Conseil va se pencher dans l’immédiat parce qu’ils vont être décidés démocratiquement par les membres du Conseil.
Interpellé sur la lettre adressée par Lahcen Daoudi, ministre des Affaires Générales et de la Gouvernance sur le plafonnement des marges bénéficiaires des pétroliers, il annonce que c’est un avis sur lequel compte s’atteler le Conseil. Et d’ajouter : « Il y a un certain nombre de procédures et de conditions à remplir pour pouvoir répondre et donner un avis autorisé. Il est donc un peu tôt de se prononcer sur cette saisine qui vient d’atterrir sur le bureau du Conseil ».
Ceci étant, Driss Guerraoui tient à rappeler que le Conseil de la Concurrence est une institution indépendante qui va travailler dans le cadre de la transparence et de la neutralité à la fois vis-à-vis du monde des affaires quel qu’en soit l’origine et du monde politique. D’après ses propos, le fonctionnement du conseil sera attaché à l’indépendance et à la neutralité d’une part et d’autre part aux objectifs assignés à cette instance institutionnelle. Lesdits objectifs seront les seuls guides dans toutes les décisions, dans tous les avis et recommandations que fera le Conseil à toutes les parties prenantes qui le saisissent. Il laisse entendre que l’une des plus grandes décisions en matière d’avis, de recommandation, c’est la protection du consommateur et la préservation du pouvoir d’achat des citoyens.
Autre objectif stratégique pour le Conseil est la sécurisation de l’approvisionnement du pays de tous les biens à la fois de consommation et d’équipement nécessaires à l‘indépendance économique et à la préservation des intérêts supérieurs de l’économie. Il s’agit des principes directeurs qui seront à la base de toute décision, de tout avis ou de toute recommandation.
Le Conseil de la Concurrence a un rôle à jouer dans la mise en place d’une nouvelle génération de gouvernance économique, de régulation des marchés en matière de concurrence afin de permettre au conseil de contribuer à à la mise en place d’un nouveau modèle de développement économique qui concilierait entre les intérêts de l’économie en matière de compétitivité et les exigences de la justice sociale. « C’est avec cet équilibre intelligent que le Conseil de la Concurrence va remplir sa mission », conclut Driss Guerraoui.