Le Covid-19 a mis à nu un nombre importants de dysfonctionnements de notre système de santé mais aussi notre environnement de travail.
Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, le 20 mars, bon nombre d’entreprises ont été contraintes de baisser le rideau. D’après les chiffres provisoires annoncés par le ministre des Finances (4 avril), 62% du tissu économique auraient déclaré être en arrêt d’activité. Tandis que les 48% poursuivent leur activité pour maintenir l’activité économie du pays mais aussi pour garantir aux citoyens les besoins élémentaires en produits alimentaire, sanitaire et autres.
Les griefs du retard
Au total, 810.000 employés sur les 2,6 millions déclarés à la CNSS sont en arrêt temporaire ce qui implique que 69% de la population active continuent de travailler soit en télétravail soit sur leur lieu de travail.
La question est de savoir quelles sont les mesures prises par les entreprises pour garantir la sécurité des employés et limiter la propagation du virus lié au Covid-19 notamment au niveau des structures qui ne disposent pas de médecin de travail ?
En effet, cette pandémie remet sur la table la question de la médecine du travail et son rôle dans la protection et la sensibilisation des employés. Malheureusement, cette disposition du Code du travail prévue par l’article 307 n’est toujours pas appliquée par bon nombre d’entreprises. Le retard considérable qu’accuse le Maroc en matière de santé sécurité au travail est un secret de Polichinelle. Et pourtant, au-delà de l’aspect social, le nombre des accidents de travail constitue un manque à gagner important pour l’économie.
Le ministère de tutelle avait pourtant annoncé le lancement d’un Plan national santé et sécurité au travail (2019-2023) au mois de novembre 2018 mais qui n’a pas encore vu le jour. Ce Plan devait répondre à un besoin pressant relatif à l’amélioration de l’environnement du travail de manière à préserver la santé des travailleurs notamment dans un contexte de crise comme c’est le cas aujourd’hui.
Aujourd’hui, on se demande qui veille au respect des mesures barrières et de sécurité au sein des entreprises notamment au niveau des celles non structurées. En l’absence du médecin de travail, exigé pour les entreprises ayant plus de 50 employés, il est difficile d’envisager un contrôle. Mais pas seulement. Le déficit en contrôleurs est également un frein majeur pour les opérations de contrôle au niveau des entreprises.
Après la crise…
Cette crise sanitaire met en évidence le rôle primordial du médecin de travail notamment dans la limitation de la propagation de la pandémie, les risques de propagation ainsi que sa bienveillance en ce qui concerne la santé des travailleurs.
« Cette crise liée au Covid-19 doit nous servir de leçon pour faire de la santé au travail une priorité nationale et veiller à l’application des lois en vigueur. Les entreprises doivent désormais prendre en considération les risques sanitaires dont les conséquences peuvent être très grave », nous explique Abdelaziz Alaoui, président du conseil d’administration de la CMIM et vice-président de l’Association internationale de la mutualité (AIM).
Ce qui est sûr c’est que le Covid-19 a mis à nu un nombre importants de dysfonctionnements de notre système de santé mais aussi notre environnement de travail. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
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Merci