À l’issue de sa réunion du 7 mai, le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA) a émis des recommandations relatives à l’exposition et à la consommation médiatique du jeune public durant la période de confinement.
Pour éviter une surexposition médiatique du jeune public en cette période de confinement, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a formulé une série de mesures à l’issue de sa réunion en date du 7 mai.
Le CSCA en appelle à la supervision familiale du temps de consommation médiatique des enfants, en prêtant une attention particulière à l’exposition de ces derniers aux contenus des journaux télévisés et des chaînes d’information en continu.
Le CSCA rappelle ainsi que dans le contexte du confinement, les risques de surexposition médiatique sont accrus et rendus plus complexes du fait notamment que l’information continue sur la crise sanitaire et l’effort de sensibilisation déployé par les radios et télévisions peuvent être sources d’anxiété pour le jeune public.
D’où l’importance que l’information du jeune public au sujet des questions sanitaires soit complétée et encadrée par d’autres apports, notamment par le dialogue au sein des familles.
Par ailleurs le Conseil tire l’attention sur les pratiques multi-écrans du jeune public comme source d’exacerbation de la charge anxiogène d’une programmation médiatique actuellement focalisée sur la pandémie.
La prolongation du temps d’écran induite par l’augmentation générale de la consommation de médias audiovisuels et numériques pendant le confinement est à éviter. De même que les familles doivent être très regardantes de l’usage fait par les enfants et les adolescents de ce temps d’écran.
Dans ce sillage, le CSCA explique que si cette augmentation du temps d’écran est en partie due à l’impératif de continuité scolaire pendant le confinement auquel est venue répondre la mise en place de l’enseignement à distance la consommation médiatique à des fins de récréation doit être contenue dans des proportions qui assurent que l’augmentation du temps d’écran ne porte préjudice ni à l’équilibre ni à la santé du jeune public.
Il recommande ainsi que l’encadrement familial de la consommation médiatique puisse contribuer à la fois à limiter le temps d’écran du jeune public mais également à instaurer une distinction claire entre l’usage éducatif et l’usage de loisir.
« Une telle régulation parentale se conçoit comme une protection de l’enfant dont il peut bénéficier au moyen de plannings journaliers articulant temps d’écran et temps sans écran d’une part et séparant d’autre part, consommation médiatique éducative et consommation médiatique récréative », explique le CSCA.
Halte à l’accoutumance
Les recommandations du CSCA émanent du souci d’éviter les risques d’accoutumance sur le long terme. Cette augmentation conjoncturelle pourrait en effet créer des habitudes dont il serait difficile de se départir après le retour à la vie normale. Il convient ainsi de considérer l’aménagement d’un temps consacré aux activités hors-écran dans le programme de la journée de l’enfant, estime le CSCA.
Et d’ajouter, que le déficit d’éducation aux médias et à la communication du jeune public constitue un point de vigilance qui invite à un plus grand investissement de la part des familles dans l’accompagnement des pratiques médiatiques de leurs enfants en période de confinement.
Le Conseil saisit cette occasion pour rappeler que la mise en place d’un plan national d’éducation aux médias et à la communication est responsabilité collective qui incombe à d’autres acteurs institutionnels, professionnels et civils.
Afin de contribuer à une meilleure connaissance des pratiques médiatiques des enfants et pour mieux accompagner les opérateurs dans leurs efforts de protection des droits du jeune public le CSCA a réitéré son soutien à un renforcement de l’action de la Haca en matière notamment d’études concernant les contenus destinés aux enfants ainsi que les usages des médias par le jeune public.