Cet allégement du déficit budgétaire comparativement aux quatre premier mois de 2021, s’explique par une augmentation des recettes (+18,1 Mds de DH) plus importante que celle des dépenses globales (+7,8 Mds de DH).
L’exécution de la loi de finances pour l’année 2022 se déroule dans un contexte marqué par la poursuite de la reprise des activités économiques entamée à partir de 2021, mais qui demeure confrontée, d’une part, à la faible campagne céréalière et, d’autre part, au renchérissement des cours des matières premières, notamment l’énergie et les céréales, aux tensions inflationnistes et aux perturbations des chaines de production et d’approvisionnement mondiales, explique le ministère des Finances dans son document statistique sur la situation des charges et ressources du Trésor pour le mois d’avril 2022.
Dans ce contexte, la situation des charges et ressources du Trésor à fin avril 2022 fait ressortir un déficit budgétaire de 11,5 Mds de DH, contre -21,7 Mds de DH un an auparavant. Cette évolution recouvre une augmentation des recettes (+18,1 Mds de DH) plus importante que celle des dépenses globales (+7,8 Mds de DH).
Ainsi, les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, une hausse de près de 18,1 Mds de DH ou 23,2%, comparativement à fin avril 2021, et un taux de réalisation de 36,5% par rapport aux prévisions de la loi de finances (LF).
Les recettes fiscales ont affiché globalement un bon comportement, avec une progression de 16,2 Mds de DH ou 22,5%, enregistrant ainsi un taux de réalisation de 39,6%, et ce, en dépit de la poursuite de l’effort de remboursement des crédits de TVA.
Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, ont ainsi atteint un montant de 6,9 Mds de DH, contre 4,6 Mds de DH à fin avril 2021.
Par ailleurs, l’exécution des dépenses ordinaires fait ressortir une augmentation de près de 11,3 Mds de DH (+12,9%) et un taux d’exécution de 37,6%.
Cette évolution par rapport à fin avril 2021 s’explique principalement par la hausse des charges de la compensation (+6,3 Mds de DH) et des dépenses afférentes aux biens et services (+4,6 Mds de DH). L’augmentation des charges de la compensation est attribuable, notamment, à la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 885 $/T contre près de 528 $/T à fin avril 2021.
Ces charges ont enregistré un taux d’exécution de 73,1%. Il est à signaler que ces charges comprennent des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport pour un montant de 0,5 Md de DH, et ce, dans le cadre des mesures décidées par le Gouvernement en mars 2022.
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 2,5 Mds de DH, contre -9,3 Mds de DH à fin avril 2021.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions ont atteint 26,8 Mds de DH, contre 24,7 Mds de DH un an auparavant. Comparativement aux prévisions de la LF 2022, leur taux de réalisation s’est élevé à près de 34,4%.
Toujours selon le document statistique du ministère des Finances, les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un solde excédentaire de près de 17,8 Mds de DH, contre 12,2 Mds de DH à fin avril 2021.
Les ressources des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte d’un montant de 6,1 Mds de DH correspondant au produit de la Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus, affecté au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, contre 3,2 Mds de DH à fin avril 2021.
En ce qui concerne le financement, et compte tenu de ces évolutions et d’une réduction des opérations en instance de 7,7 Mds de DH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l’ordre de 19,2 Mds de DH.
Ce besoin, augmenté des flux nets des placements sur le marché monétaire (+4,9 Mds de DH) et des financements extérieurs (+0,2 Md de DH), a été couvert principalement par le recours au marché de la dette intérieure pour un flux net de 15 Mds de DH.
Le flux de l’endettement intérieur recouvre des souscriptions pour un montant de près de 50,4 Mds de DH, contre 49,8 Mds de DH un an auparavant, et des remboursements en principal pour 35,4 Mds de DH, contre 34,7 Mds de DH. Celui de l’endettement extérieur recouvre des tirages de l’ordre de 2,9 Mds de DH, contre 6,4 Mds de DH à fin avril 2021, et des amortissements de 3 Mds de DH, contre 3,4 Mds de DH un an auparavant.