Après le premier épisode où Charif Hamzaoui, Directeur global risque management au sein du pôle Investissement Management met en exergue le caractère élusif du concept de liquidité, son aspect pluridimensionnel, et les difficultés d’identifier les risques qui en découlent, son deuxième épisode introduit deux nouveaux indicateurs utilisés sur les marchés développés pour appréhender les dimensions de la résilience et la profondeur de la liquidité. Il s’agit de deux ratios appelés respectivement Hui-Heubel et coefficient d’efficacité du marché.
« Appliquées au marché local, ces deux mesures ont permis d’obtenir des résultats concordants qui montrent la profondeur et la résilience pour certaines valeurs de la Bourse de Casablanca fluctuant autour de niveaux relativement bas, à l’exception des pics ponctuels observés en fin de semestre et en fin d’année », explique Charif Hamzaoui dans un rapport sur la liquidité du marché boursier publié par CDG Capital.
Généralement, les places boursières développées ont recours à des indices composites où plusieurs indicateurs sont conjugués dans l’objectif de monitorer le risque de liquidité, composante importante du risque de marché. Or dans le cas d’un marché émergent comme la Bourse de Casablanca, le choix des indicateurs de liquidité est restreint du fait notamment que les données disponibles concernent essentiellement la macrostructure du marché. Il se pose alors la problématique du choix des indicateurs à même de cerner les multiples dimensions de la liquidité, sans être tributaire des données sur la microstructure du marché.
Ajoutons à cela que les deux indicateurs proposés peuvent aider à apprécier l’impact des opérations aller-retour sur la liquidité et son évolution dans le temps. Jusque-là, ces opérations aller-retour étaient essentiellement suivies en termes de volumes.
Ce 2ème épisode a également proposé une méthodologie pour estimer la volatilité du rendement d’une valeur qui se base uniquement sur les prix logarithmiques minimal et maximal observés sur une période. Tout en se basant uniquement sur les données disponibles sur la macrostructure du marché, cette méthodologie est réputée la mieux appropriée pour les données empiriques. « Ces deux indicateurs et cette méthodologie montrent donc que le manque de données sur la microstructure du marché n’est pas forcément un obstacle pour apprécier la liquidité de la Bourse de Casablanca », fait savoir Charif Hamzaoui. Il existe des solutions qu’il faudrait exploiter afin d’implémenter les indicateurs appropriés pour le marché boursier local et atteindre l’objectif ultime qui consiste en la diffusion de la culture d’appréciation du risque liquidité et l’intégration de celui-ci dans les prix auxquels traitent les actifs sur le marché.