Le 31 octobre le Conseil de Sécurité adoptait à New York la résolution 2440 qui marque un tournant majeur dans le développement du dossier du Sahara qui consacre le rôle de l’Algérie comme partie principale dans ce conflit. Mais, dans ce conflit où le Maroc fait face à l’Algérie et son sbire le polisario, un quatrième intervenant semble toujours minimisé mais qui peut et doit être d’un soutien majeur dans la résolution de ce dossier factice qui prend toute la région en otage depuis plus de 40 ans. Il s’agit en effet de la Mauritanie.
Et au même titre que le Maroc ou l’Algérien, la Mauritanie prendra part aussi bien à la Table ronde prévue à Genève en décembre qu’au processus politique de résolution de ce conflit.
D’ailleurs, au lendemain de l’adoption de cette résolution, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale s’est envolé pour Nouakchott porteur d’un message du Roi Mohammed VI au Président mauritanien.
Pour le politologue Mohamed Bouden « Il ne fait nul doute que la visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale à Nouakchott et son entrevue avec le Président mauritanien et son homologue mauritanien revêt plusieurs symboliques ». Pour le spécialiste « Même le timing est révélateur, puisque cette visite intervient après l’adoption par le Conseil de Sécurité de la Résolution 2440 qui détermine le rôle de la Mauritanie et sa contribution à la table ronde prévue à Genève en décembre prochain ».
Mohamed Bouden rappelle d’ailleurs que cette visite intervient dans un contexte de dynamique renouvelée des relations bilatérales entre les deux pays après une phase de froid avant que les deux pays ne désignent leurs ambassadeurs.
En effet, en 2016, les relations entre les deux pays en froid depuis trois années entrent dans une phase de pic de crise sans précédent et qui s’est inscrite dans le temps jusqu’en 2018.
Mais les deux pays semblent résolus à aller de l’avant et « les relations entre les deux pays ne peuvent désormais que s’améliorer puisqu’ils se partagent les intérêts vitaux que ce soit sur le plan arabe ou africain en plus de la dimension maghrébine malgré les difficultés de son essor », insiste Mohamed Bouden.
Une bonne nouvelle pour le Maroc donc de se retrouver autour d’une table de dialogue où il compte au moins un pays neutre face à deux autres belligérants aux positions clairement hostiles au Royaume.
« Je pense que le Maroc et la Mauritanie sont en train de mettre en place un nouveau cadre de leurs relations pour dépasser certains problèmes et qui instaure une véritable zone de dialogue entre les deux pays liés par des liens historiques et géographiques indéfectibles », conclut le politologue.
Tant mieux quand on sait que démarreront incessamment les consultations préalables à la table ronde de décembre prochain qui réunira toutes les parties prenantes à ce dossier.