J’ai assisté à l’école SUPEMIR ce matin à une présentation autour de l’importance du digital dans le renforcement de la maitrise des risques sociaux et environnementaux en entreprise. A la pause j’ai entamé une discussion avec un professeur et un étudiant et je me réjouis du niveau de sensibilité de nos étudiants aux défis du développement durable ou de la durabilité. La question posée par l’étudiant était sur le rôle de l’école dans la préparation des étudiants à ces défis. Et en effet notre étudiant a amplement raison, notre processus éducatif aujourd’hui s’appuie sur les expériences du passé pour influencer et former les compétences de demain. Bizarrement nous nous posons peu de questions sur ce décalage entre l’offre et le besoin en éducation.
Les étudiants, décideurs de demain, doivent être formés à prendre des décisions de façon collégiale et avec plus de parties prenantes. C’est le devoir des écoles aujourd’hui !
Les changements que connait notre planète sont si importants que les scientifiques parlent de l’entrée de la Terre dans une nouvelle ère géologique, l’«Anthropocène», au cours de laquelle de nombreuses variables cruciales pour la planète sont tombés sous le contrôle de l’Homme, les activités et les modes de consommation de ce dernier risquent d’avoir une incidence globale significative sur l’écoystème terrestre dépassant les limites planétaires. Parmi les conséquences de cette incidence, nous retrouvons le changement climatique, l’acidification des océans, la perte de biodiversité et de nombreux autres problèmes environnementaux. Ces conséquences sont mondiales, à long terme et incertaines. Elles sont également interconnectés et doivent être analysées ensemble afin de trouver des solutions qui apportent des synergies et évitent celles qui résolvent un problème mais en aggravent d’autres.
Les biologistes, physiciens et autres scientifiques naturels documentent et analysent bon nombre des changements mentionnés ci-dessus, et ce sont généralement eux qui réalisent des recherches sur les limites planétaires et l’Anthropocène. Les chercheurs en sciences sociales, quant à eux, sont des spécialistes du fonctionnement des organisations, de la société et de l’économie. Ces domaines d’expertise sont indispensables pour analyser les causes sociales et proposer des solutions efficaces et réalisables. Par conséquent, il est urgent de collaborer entre économistes, chercheurs en sciences sociales et spécialistes des sciences naturelles pour discuter des solutions.
Les écoles de commerce ont une importante responsabilité dans la préparation des étudiants à devenir les leaders de demain dans les entreprises et autres organisations. Il est essentiel que ces aspirants dirigeants reçoivent des outils pour comprendre notre situation actuelle et future, car cette éducation sera décisive pour le succès futur et la survie humaine sur cette planète. L’une des conditions préalables à une bonne éducation future est l’approche interdisciplinaire des problèmes. En matière de durabilité, nous avons besoin d’une expertise qui comprend à la fois les sciences naturelles et les sciences sociales.Lors de la formation des dirigeants de demain, les normes doivent être élevées dans tous les domaines.
Nous avons besoin d’une compréhension interdisciplinaire des défis et opportunités environnementaux, des normes éthiques et d’une capacité à travailler avec des dirigeants d’autres pays, cultures et disciplines.Les écoles d’ingénieurs et de commerce doivent avoir pour mission stratégique d’intégrer la durabilité dans toute l’offre de valeur éducative: «Développer les connaissances, éduquer et favoriser une réflexion indépendante pour le progrès des organisations, des politiques et pour un monde durable».Les écoles doivent intégrer en pratique les résultats d’apprentissage liés à la durabilité pour tous les programmes des premiers cycles et renforcer la progression des concepts de durabilité entre les cours. Cela permet aux coordinateurs de programme et aux chargés de cours d’élaborer des programmes en sachant que ces objectifs d’apprentissage doivent être atteints.
Une autre activité importante que les écoles doivent organiser est les journées obligatoires de durabilité de l’école. Il peut consister en quelques jours de concentration sur la durabilité sous différentes perspectives. L’objectif global est de compléter le contenu de durabilité des cours en sensibilisant et en apportant des connaissances autour de trois thèmes: défis, responsabilité et solutions. Pendant ce temps, les étudiants de différents programmes se rencontrent et apprennent à travailler avec et à respecter ceux qui viennent d’horizons divers. S’il est important de trouver des solutions efficaces aux questions de la durabilité, il est également important d’éduquer les étudiants sur les effets de la répartition des revenus des mesures politiques et leur perception d’équité.
Ces effets sont des déterminants vitaux de la faisabilité politique et des aspects qui doivent être soigneusement pris en compte lors de la sélection et de la conception des instruments politiques. La tâche est complexe car les politiques doivent non seulement être réalisables au niveau local mais à l’échelle mondiale.Il existe des moyens de résoudre les problèmes environnementaux mondiaux. Mais la solution repose sur l’existence de leaders responsables, informés et conscients de l’importance de la collaboration avec ceux qui possèdent des compétences d’autres disciplines et ouverts à cette collaboration. Les écoles de commerce et d’ingénieurs ont une responsabilité et un rôle important à jouer dans l’éducation de ces dirigeants.
Par Omar BENAICHA, Directeur Général Afrique et Moyen Orient – Certi-Trust Group
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Mr Omar par votre nom vous êtes une grande personnalité dans le monde musulman et de par votre intervention rien à dire et je vois très élevé le niveau de ce raisonnement qui n’est pas à la portée de n’importe qui. Je Vous considère comme un grand Penseur du monde de ce 21 même siècle.