La 52 ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la CEA organisée à Marrakech était un moment fort de par l’importance de l’assistance venue des quatre coins du continent mais également de par la qualité des thèmes débattus. Lesdits thèmes s’avèrent riches en enseignements pour faire converger les efforts en vue d’un développement durable et inclusif de l’Afrique. Comme annoncé par M. Benchaâboun, ministre de l’Economie et des Finances dans son discours d’ouverture lors de la séance inaugurale : « L’organisation de cette manifestation continentale ici à Marrakech témoigne, encore une fois, de la place de choix accordée à l’Afrique par le Royaume du Maroc, mu par un esprit de fraternité, de complémentarité et de co-développement dans le cadre d’une coopération responsable et renforcée ».
Les ministres africains avec en bandoulière la ferme volonté, sont déterminés à faire du continent une Afrique prospère, émancipée, autonome, stable et résiliente. Autrement dit, une Afrique souhaitant prendre en main son destin. Il s’agit de concevoir une nouvelle vague de politiques économiques, sociales et environnementales à même de saisir toutes les opportunités et d’exploiter le plein potentiel de création des richesses. Et ce dans un contexte en pleine mutation qui met à rude épreuve le rythme des grandes réforme menées. « La pression s’intensifie, notamment sur les pays en développement et les pays les moins avancés, alors qu’une décennie nous sépare de l’échéance 2030 pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable », rappelle Benchaâboun.
Il insiste par ailleurs sur l’exploitation des fruits de la croissance économique pour aller de l’avant et non pas de taxer plus et de dépenser moins.
La nouvelle vague de réformes et de chantiers dans le contient ne doit pas occulter le rôle de plus en plus crucial des technologies numériques. C’est d’ailleurs, ce qui explique le choix de la thématique : « L’Afrique à l’ère du numérique ».
Vaillle que vaille, les nouvelles technologies s’érigent aujourd’hui comme un outil incontournable de la transformation structurelle de la sphère publique. Et le secteur privé ne peut être que le grand gagnant de l’histoire s’il arrive à les exploiter à bon escient.
Celles-ci offrent l’avantage de mettre à la disposition des pays du continent des plateformes puissantes pour faciliter et accélérer les processus décisionnels et opérationnels, tout en fluidifiant l’accès, les échanges et le traitement des données. Un enjeu de taille pour des économies qui malheureusement continuent de souffrir des lacunes dans les systèmes budgétaires et financiers.
Ces lacunes prennent plusieurs formes allant de la fraude et l’érosion fiscale à la lourdeur et la complexité des procédures administratives.
A ce titre, le ministre des finances insiste sur un certain nombre de préalables : le premier consiste à assurer un cadre sain et résilient ; le deuxième niveau concerne la promotion de l’initiative privée et le troisième a trait au repositionnement dans l’environnement régional et international selon une approche gagnant-gagnant, reposant sur la pleine exploitation des avantages compétitifs.
Tout en étant conscient que l’Afrique a franchi des étapes importantes en matière d’intégration de l’outil numérique, M. Benchaâboun l’est autant en ce qui concerne la persistance des contraintes pour ne citer que l’insuffisance des infrastructures logistiques, les cadres juridiques et réglementaires peu adaptés, le climat des affaires peu favorable.
Il appelle ainsi de tous ses voeux les pays du continent à mettre en place les préalables précités le plus tôt possible.
Voir également : [WEBTV] 52ÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE DES MINISTRES DES FINANCES : L’AFRIQUE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE