L’émission d’un emprunt obligataire, première opération de financement garantie à travers le Fonds de Garantie des Etablissements et Entreprises Publics, permettra-t-elle à l’ONCF d’assainir ses dettes fournisseurs et honorer ses engagements ?
L’Office National des chemins de Fer (ONCF) a clôturé avec succès l’émission d’un emprunt obligataire pour un montant de 2 Mds de DH, réparti sur deux tranches amortissables de maturités respectives de 30 ans (avec 15 ans de délai de grâce) et de 15 ans, garanti par le Fonds de Garantie des Etablissements et Entreprises Publics (FGEEP) géré, pour le compte de l’Etat, par la Caisse Centrale de Garantie (CCG).
« L’ONCF enregistre, à travers cette opération qui a ciblé l’ensemble des personnes morales de droit marocain et étranger, une première nationale en recourant au nouveau mécanisme de garantie créé par l’Etat pour l’accompagnement et le soutien des Entreprises et Etablissements publics », précise l’Office.
La souscription à cette émission obligataire a eu lieu entre le 7 et le 10 décembre 2020 et a connu un grand succès avec une sursouscription de pratiquement deux fois et la participation de la majorité des investisseurs institutionnels de la place.
Cette opération s’inscrit dans le cadre du chantier stratégique de réforme du secteur ferroviaire, objet du protocole d’accord conclu entre l’Etat et l’ONCF en juillet 2019. A travers cette opération, l’ONCF continue sa stratégie de reprofilage de la dette visant l’adéquation des maturités de son endettement avec le profil des actifs d’infrastructures financés.
Rappelons que l’ONCF figure parmi les 4 établissements publics les plus endettés. Sa situation financière avait été jugée ‘alarmante par le ministre des Finances en décembre 2019.
Mais c’était sans compter avec la pandémie qui non seulement a chamboulé les précisions de l’Office mais aussi impacté considérablement les recettes. Faut-il rappeler le projet du TGV a coûté environ 23 Mds de DH, sur un total d’environ 50 milliards d’investissements menés par l’ONCF pour le triplement de la voie ferrée entre Kénitra et le doublement de la voie entre Casablanca et Marrakech.
Lors du premeir anniversaire du TGV en novembre 2019, le DG de l’ONCF, Rabie Khlie avait affirmé que le TGV arrivait à couvrir l’ensemble des charges d’exploitation. « Le fait de ne pas subventionner l’exploitation et d’arriver à l’équilibrer est un exploit en soi », avait précisé.
L’Office avait même prévu de restructurer sa dette locale (banques et emprunt obligataire) qui est de 10 Mds de DH sur 3 ans (2019-2021). R. Khlie s’était même engagé à assainir ses dettes fournisseurs au courant du premier trimestre de 2020. On se demande où en est l’Office dans cet engagement ?