A l’occasion de chaque rencontre, la Banque Centrale dévoile les chiffres relatifs à la finance participative. Les derniers agrégats étant dévoilés lors de la réunion sur la supervision bancaire tenue le lundi 23 juillet. A fin juin 2018, la finance participative c’est : 43.000 comptes, 1,1 Md de dépôts, 2,2 Mds de crédits et 82 agences. Ces chiffres ne laissent pas indifférents les opérateurs et les faiseurs d’opinion qui commentent, comparent avec d’autres pays et tirent des conclusions. Pour le citoyen Lambda, qui confondait entre banques participatives et œuvres sociales, ces chiffres n’ont aucune signification ou plus précisément il n’y croit pas beaucoup. Ses convictions religieuses s’émoussent devant la cherté des produits commercialisés. Le plus averti ou le plus connecté d’entre eux sait très bien que le puzzle est incomplet. Il a lu dans les médias que l’assurance participative sous le nom du Takaful piétine encore. Que les textes sont soumis au Conseil Supérieur des Oulèma pour avis de conformité. Mais jusqu’à quand ?
Pis encore, ce citoyen qui cherche à déposer, placer ou s’endetter auprès d’une banque participative et pour rester cohérent avec ses principes à trait notamment religieux doit penser à s’affilier à un système de retraite qui respecte les mêmes principes notamment en termes de placements et de constitution de pensions. Il doit penser à un système de couverture médicale qui puise ses fondements dans les préceptes de la religion. Il parait donc que la mise en place des banques participatives est pour autant insuffisante pour aboutir à un écosystème complet qui permet au citoyen d’être cohérent avec soi même. En attendant Godot, il va continuer à s’endetter auprès d’une banque participative, s’assurer chez une compagnie conventionnelle et prendre sa retraite auprès d’une caisse qui perçoit des intérêts en fonction de ses placements.
Autant dire que le système risque d’accoucher d’un citoyen schizophrène.