Dépendant à hauteur de 93% de l’étranger et sans ressources énergétiques fossiles, le Maroc a surmonté les obstacles énergétiques en s’orientant vers une énergie non seulement durable et propre mais aussi abondante et qui intéresse de plus en plus d’investisseurs.
L’engagement du Maroc pour le développement des énergies vertes est une réalité saluée par toute la communauté internationale. A leur tête l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a réitéré récemment dans le rapport 2019 sur le Maroc, les efforts déployés par le Royaume pour aller jusqu’au bout de ses engagements énergétiques mais également environnementaux. Cependant, ce rapport relève que malgré ces efforts le pays a encore du chemin à parcourir notamment en raison d’une augmentation importante des besoins en énergies.
« Certes, la part des énergies renouvelables progresse rapidement dans le mix électrique, mais leur pourcentage de la consommation finale totale (CFT) a considérablement baissé, en raison de l’explosion de la demande énergétique des dix dernières années », précise-t-on dans ledit rapport. L’AIE rappelle le gouvernement marocain qu’il a encore des cartes à jouer pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance et réduire par la même occasion sa dépendance énergétique de l’étranger. Parmi les pistes évoquées par le rapport, celle du développement des sources énergétiques domestiques.
A ce propos, le rapport attire l’attention du gouvernement sur la nécessité de continuer le processus d’élimination des subventions à l’énergie qui constituera une étape importante sur la voie d’une consommation énergétique plus efficace et d’une réduction des émissions de GES. L’AIE fait référence au butane qui reste lourdement subventionné. Un dossier chaud que le gouvernement temporise. D’après les dires des pouvoirs publics, la décompensation du gaz viendra mais pas maintenant.
Energie verte : Une pierre deux coups
Dépendant à hauteur de 93% de l’étranger et sans ressources énergétiques fossiles, le Maroc a surmonté les obstacles énergétiques en s’orientant vers une énergie non seulement durable et propre mais aussi abondante et qui intéresse de plus en plus d’investisseurs. En effet, attirer des investisseurs potentiels dans ce domaine figure bel et bien parmi les priorités du Maroc aussi bien dans l’énergie que dans d’autres secteurs. Car certes il y a un fort potentiel mais encore faut-il l’exploiter. A noter que rien que pour le développement des énergies renouvelables à l’horizon 2030, le Maroc a besoin d’environ 30 milliards de dollars.
Alors pour intéresser les investisseurs dans le développement de ce secteur prometteur, il va falloir mettre les bouchées doubles à en croire l’AIE.
« Il lui reste cependant à résoudre de nombreux défis afin de mettre en œuvre des politiques et des mesures en faveur d’une meilleure efficacité énergétique, de créer un marché libre de l’énergie supervisé par le régulateur indépendant, et de dégrouper l’établissement public en charge de l’électricité ( ONEE, Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable) en faveur d’un gestionnaire de réseau de transport indépendant », précise l’AIE.
Cette dernière serait également contre le regroupement des deux Offices qui avait fait couler, et continue de la faire, beaucoup d’encre.
Les recommandations de l’AIE
Après avoir rappelé les étapes franchies par le Maroc dans sa stratégie énergétique, l’AIE a tout de même émis certaines recommandations pour aller plus vite et pour garantir l’aboutissement des objectifs fixés.
Parmi ces recommandations, l’AIE attire l’attention du Maroc sur l’impératif d’encourager les investissements privés en faveur des énergies vertes en réformant les marchés du gaz et de l’électricité et en rendant opérationnelle l’autorité de régulation prévue.
Aussi, l’Agence a-t-elle insisté sur l’efficacité énergétique qui doit figurer comme une priorité nationale en appliquant la législation existante, en élaborant des politiques et des normes en faveur d’une efficacité énergétique rentable, et en agissant rapidement pour adopter et mettre en œuvre une stratégie nationale d’efficacité énergétique à l’horizon 2030 afin de remplir les objectifs fixés par le gouvernement à cette échéance, en s’appuyant sur des ressources financières adaptées.
Concernant la sécurité énergétique, l’AIE recommande de l’améliorer afin de mieux gérer les risques résultant de la dépendance aux importations, en révisant les politiques de stockage de pétrole, en prenant des mesures pour sécuriser les importations futures de gaz naturel et renforcer l’exploitation du système énergétique, et en réorganisant le système énergétique afin de faire la part plus belle aux énergies renouvelables variables.