Ecrit par Imane Bouhrara |
Le Chef du Gouvernement a présidé le 3 octobre 2022, une réunion avec le syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) et tiendra une deuxième le 5 octobre avec le syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SMASUP), pour tenter de trouver une issue au bras de fer qui oppose les syndicats à la tutelle, en raison notamment de statut de l’enseignant-chercheur.
C’est en pompier que le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, tente d’intervenir pour désamorcer la crise qui sévit actuellement dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et qui a quasiment paralysé la rentrée universitaire 2022-2023.
Il a ainsi tenu une première réunion ce 3 octobre avec le syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) en présence d’Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du Budget.
L’objectif étant d’ouvrir des canaux de communication avec le syndicat pour prendre connaissance de sa conception concernant la réforme de l’écosystème de l’enseignement supérieur, y compris en ce qui concerne l’une des principales pommes de discorde : le statut de l’enseignant chercheur.
A l’issue de cette réunion, les différentes parties ont convenu de la mise en place d’une commission chargée, sur la base des propositions du syndicat, d’élaborer des propositions à même d’améliorer de la qualité et de l’efficience de l’écosystème de l’enseignement supérieur.
Deuxième réunion avec le SMASUP le 5 octobre
Dans le même sillage d’apaiser les tensions avec le syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SMASUP), ce dernier a été convié à une deuxième réunion qui aura lieu le 5 octobre.
Le bureau national du syndicat avait diffusé une série de communiqués dans lesquels il dénonçait l’attitude de la tutelle dans le traitement des revendications des enseignants du supérieur, particulièrement l’épineuse question du statut de l’enseignant-chercheur.
Ainsi, la rentrée universitaire 2022-2023 a été marquée par une forte mobilisation des membres du syndicat, notamment un boycott dès le 19 septembre de la rentrée académique et il était même prévu de tenir un sit-in devant le ministère face à ce qu’il qualifie d’absence de dialogue sérieux sur le sujet.
Contacté par nos soins, Mohamed Ben Jebbour, Secrétaire général du SMASUP, a insisté que le syndicat attend de la réunion de demain d’avoir une proposition forte et claire à même de convaincre la communauté universitaire actuellement en ébullition.
Il a clairement précisé que le syndicat s’attend à du concret et non pas à rouvrir le débat sur le sujet.
« L’un des défis de la réforme de l’enseignement supérieur réside de la revalorisation des enseignants-chercheurs pour relever le challenge de la compétitivité mondiale de la recherche scientifique. Et cela passe par une proposition financière claire sur les salaires gelés depuis 1997 », estime-t-il.
En effet, le décret portant statut particulier du corps des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur date de février 1997.
« Ce décret a apporté d’autres missions et attributions aux enseignants-chercheurs sans rétribution en contrepartie, et c’est là un des points de discorde sur le sujet. Nous attendons une proposition claire sur cette question », insiste Mohamed Ben Jebbour.
Il s’agira donc pour Aziz Akhannouch et son ministre Lekjaâ d’arriver avec une proposition financière sur la table des négociations demain pour faire tomber la tension qui sévit actuellement dans les universités marocaines, et enclencher véritablement le processus de réforme de l’enseignement supérieur et donner un coup de booste à la production scientifique comme levier de développement du pays dans divers domaines.
Il est prévu que le bureau national se réunisse juste après sa rencontre avec le Chef du gouvernement, pour faire le point sur les propositions qui seront faites. A suivre…