Au Maroc, l’effectif total des personnes qui ont quitté les communes rurales pour s’installer dans les villes entre 2009 et 2014 s’élève à 760 000 personnes, soit un flux moyen de 152 000 migrants par an, selon le HCP. Cela dit, la contribution de l’exode rural à l’accroissement démographique des villes est en baisse.
Cet exode rural représente près de 20,7% de l’ensemble de la population migrante interne et 1,1% de la population rurale du Maroc en 2014. Force est de constater que la contribution de l’exode rural à l’accroissement démographique des villes est en baisse.
Estimée approximativement à 43 % entre 1971 et 1982, 40% entre 1982 et 1994 et 35% entre 1994 et 2004, cette contribution s’établit à 33% sur la période 2004-2014.
La baisse du poids de l’exode rural dans l’accroissement démographique urbain peut être expliquée par la rétention relative exercée par la campagne sur ses populations grâce aux efforts de développement du monde rural, notamment dans les domaines de l’électrification, de l’alimentation en eau potable, de la construction d’écoles et du désenclavement par le développement du réseau routier.
En outre, le développement des moyens de communication et de transport et la diffusion de l’information véhiculée par les médias (télévision par satellite, radio, téléphone…) sont devenus, également, des facteurs importants de rétention des ruraux dans les campagnes, agissant à l’inverse de l’attractivité séculaire des villes.
Ceci étant, le milieu urbain continue de gagner de plus en plus d’espace aux dépens du milieu rural à travers la multiplication du nombre des villes et des centres urbains et du fait de l’extension de leurs périmètres.
Les quatre régions Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Souss-Massa attirent respectivement 16,3%, 13,9%, 13,2% et 12,8% du total de l’exode rural, soit près de 6 migrants sur 10.
Les bassins migratoires les plus importants sont essentiellement la région Marrakech-Safi, le plus grand pourvoyeur de l’exode rural national avec 17 %, la région Fès-Meknès (14,6%), la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (11,6%) et la région Souss-Massa (11%), soit au total 54,3%.