Le déficit du Trésor continue sa trajectoire de hausse, entamée depuis le début de l’année pour se limiter juste à l’année 2019. Les recettes liées à la privatisation de Maroc Telecom n’ont pas pu atténuer le déficit du Trésor qui s’est établi à 33,5 Mds de DH contre 28 Mds de DH à fin juillet 2019. Il faut tenir compte d’un versement exceptionnel de 24 Mds de DH effectué en 2018 à partir du compte d’affectation spéciale intitulé « Compte spécial des dons des pays du Conseil de Coopération du Golfe » au profit du budget général.
Tel que relevé par la Trésorerie Générale du Royaume dans son bulletin publié récemment, les recettes non fiscales ont accusé une dégringolade de 46,4% s’établissant à 19,6 Mds de DH à fin août 2019 contre 35,96 Mds de DH à fin août 2018. Cette baisse s’explique essentiellement par la diminution des versements des Comptes spéciaux du Trésor (CST) au profit du budget général (2,9 Mds de DH contre 26,9 Mds de DH), de la diminution de la redevance gazoduc (699 MDH contre 1.205 MDH), des recettes en atténuation des dépenses de la dette (1.799 MDH contre 479 MDH). Et ce malgré la rentrée de la privatisation. A noter que durant le mois d’août 2019, la cession d’une partie de la participation de l’Etat dans le capital de la société Itissalat Al-Maghrib a rapporté 4,4 Mds de DH.
Les recettes fiscales brutes ont affiché une hausse de 4,2%. La hausse résulte de l’évolution des recettes douanières (droits de douane, TVA à l’importation et le TIC sur les produits énergétiques) de 2,6% et de la fiscalité domestique de 4,5%.
En matière de recettes douanières, les droits de douanes réalisés à fin août 2019 ont atteint 6011 MDH contre 6192 MDH un an auparavant, soit une baisse de 2,9% ou -181 MDH.
Les recettes provenant de la TVA à l’importation se sont établies à 24,8 Mds de DH à fin août 2019 contre 24,2 Mds de DH à fin août 2018, enregistrant ainsi une augmentation de 2,7%.
Pour ce qui est de la fiscalité domestique, les recettes nettes de l’impôt sur les sociétés (IS) ont été de 28,2 Mds de DH à fin août 2019 contre 28,7 Mds de DH un an auparavant, soit une baisse de 1,8%. Cette baisse s’explique pas les restitutions de l’IS de l’ordre 3,9 Mds de DH. Les recettes brutes de l’IS ont été de 28,4 Mds de DH à fin août 2019 contre 29,3 Mds de DH à fin août 2018, en diminution de 3%.
Les recettes nettes de l’IR à fin août 2019 ont enregistré une hausse de 5,6% par rapport à leur niveau à fin août 2018. Les recettes de l’IR sur profits immobiliers ont connu une diminution de 16,9% ou -451 MDH par rapport à leur niveau de 2018 (2.221 MDH contre 2.672 MDH). Les recettes de l’IR prélevé par la Direction des Dépenses de Personnel (DDP) relevant de la Trésorerie Générale du Royaume ont enregistré une hausse de 1,7%.
Les recettes nettes générées par la TVA à l’intérieur à fin août 2019 se sont établies à 13,7 Mds de DH contre 15 Mds de DH à fin août 2018, en diminution de 8,5% ou -1.273 MDH, compte tenu des remboursements supportés par le budget général qui ont été de 5.179 MDH à fin août 2019 contre 2.570 MDH un an auparavant, étant précisé qu’à fin décembre 2018, les arriérés de remboursement de TVA ont été de 38,7 Mds de DH. Les recettes brutes de la TVA ont été de 18,9 Mds de DH contre 17,6 Mds de DH un an auparavant, soit une hausse de 7,6% ou +1.336 MDH.
Du côté des dépenses, on note une hausse de 16,9% à 233,8 MDH à fin août 2019 en raison de l’augmentation de 10,3% des dépenses de fonctionnement, de 6,1% des dépenses d’investissement et de 48,9% des charges de la dette budgétisée.
Les dépenses liées à la compensation ont grimpé de 48,3% ou 3,4 Mds de DH à 10.421 MDH à fin août 2018.
Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, l’exécution de la loi de finances fait ressortir : un déficit du Trésor de 33,5 Mds de DH.
S’élevant à 566,7 Mds de DH, l’encours de la dette intérieure est en hausse de 3,2% par rapport à son niveau à fin décembre 2018. Ceci s’explique par le recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 16,3 Mds de DH, résultant de souscriptions pour 74,6 Mds de DH et de remboursements pour 58,3 Mds de DH contre un recours pour un montant net de 22,4 Mds de DH un an auparavant, résultant de souscriptions pour 72,1 Mds de DH et de remboursements pour 49,6 Mds de DH.