L’inquiétant développement de la pandémie de la Covid-19 à travers le monde n’a pas fini de rendre la vie difficile aux gouvernements contraints de battre en retraite. C’est le cas de la France dont le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a annoncé que le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles ».
Ce mercredi 9 septembre, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique en France a annoncé que Le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles » « dans les huit à dix jours maximum », lors d’une conférence de presse en ligne, consacrée aux modalités d’isolement des personnes infectées et des cas contacts.
Cette déclaration qualifiant le niveau de l’épidémie de la Covid-19 en France d’inquiétant intervient deux jours seulement avant la tenue du Conseil de défense spécial Covid-19 du gouvernement français, prévu ce vendredi 11 septembre.
Pour l’expert, « On peut être faussement rassuré » parce que l’augmentation de la circulation du virus a « peu de retentissement actuel » sur le système de soins, mais il peut y avoir « une augmentation très rapide, exponentielle, dans un deuxième temps ».
Dans son intervention, Jean-François Delfraissy estime que le « contraste » entre une forte augmentation de la circulation du virus et des services hospitaliers loin de la saturation « fait que les décisions sont difficiles à prendre », reconnaît le président de cette instance, chargée de conseiller l’exécutif dans sa gestion de l’épidémie. Mais « toute décision qui serait prise actuellement n’aura un bénéfice potentiel » sur la situation sanitaire « que dans 15 jours », ajoute-il.
Il a notamment évoqué un renforcement de la protection des personnes âgées ou présentant un facteur de risque (diabète, obésité, maladies respiratoires…) afin de « créer une sorte de bulle autour de ces personnes ».
Pour le reste de la population, « il faut que la France recommence à vivre », mais en étant « très actif sur la stratégie de tester/tracer/isoler », a-t-il ajouté, constatant que ce triptyque laissait encore trop à désirer.
Pour Pr Delfraissy, dans certaines régions de France, le passage à des « mesures contraignantes » est envisageable pour la période d’isolement des malades et cas contacts, même si ce n’est pas la voie privilégiée pour l’instant par le Conseil scientifique. En revanche, « les mesures de type fermeture des bars » ou interdiction « des grandes manifestations, ce n’est pas ça qui résoudra le problème ».