La France a décidé de se retirer jusqu’à l’obtention de réponses à des « demandes » concernant ses frictions avec la Turquie.
Le ton montre entre Paris et Ankara. La France a décidé de se retirer temporairement de l’opération de sécurité maritime de l’Otan en Méditerranée jusqu’à l’obtention de réponses à des « demandes » concernant ses frictions avec la Turquie, a indiqué mercredi le ministère français des Armées.
En attendant d’avoir obtenu satisfaction, « nous avons décidé de retirer temporairement nos moyens de l’opération Sea Guardian », a expliqué le ministère lors d’un point-presse téléphonique, dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Ankara depuis plusieurs mois, en particulier autour du conflit libyen.
La France accuse la Turquie d’avoir visé une de ses frégates lors d’un contrôle de navires soupçonnés de violer l’embargo sur les armes à destination de la Libye. Une accusation que réfute la Turquie.
« Il ne nous paraît pas sain de maintenir des moyens dans une opération censée, parmi ses différentes tâches, contrôler l’embargo avec des alliés qui ne le respectent pas », a fait valoir le ministère, visant explicitement la Turquie, membre de l’Otan comme la France.
Le président français, Emmanuel Macron, a accusé lundi la Turquie d’avoir dans le conflit libyen une « responsabilité historique et criminelle » en tant que pays qui « prétend être membre de l’Otan ».
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a répliqué mardi en dénonçant l’approche « destructrice » de la France en Libye et en l’accusant de chercher à renforcer la présence de la Russie dans ce pays déchiré par une guerre civile depuis 2011.