Rien qu’en 3 jours de grève, les Casablancais ont dû subir les conséquences d’une pollution visuelle et olfactive ayant engendré la prolifération des points noirs et des moustiques.
Jamais deux sans trois. Après la polémique de la décharge de Médiouna, le Conseil de la ville a dû faire face, la semaine dernière, à une grève des agents de collecte affiliés à la CDT, FST et ODT. Trois jours durant, la capitale économique du Royaume a été submergée de déchets. Le choix du timing de cette grève n’est pas fortuit. En effet, elle intervient la veille de l’ouverture des plis relatifs à l’appel d’offres pour la gestion déléguée des services de propreté. Les employés des 3 sociétés de collecte, qui assurent cette tâche pour une période transitoire, ont mené une grève. Les employés cherchent-t-ils à faire entendre leur voix et à garantir leur droit notamment avec l’arrivée de nouveaux gestionnaires ?
Un signal aux nouveaux gestionnaires qui devront prendre en compte les doléances des employés
D’après une source proche du dossier, cette grève devait ouvrir le dialogue entre la Commune et les partenaires sociaux. Surtout que la période transitoire touche à sa fin dans les jours qui viennent. Sauf que, précise notre source, il est impossible de trancher immédiatement dans les revendications des syndicats avant de connaitre les nouveaux gestionnaires qui prendront la relève à la Ville de Casablanca.
Rappelons qu’après la rupture du contrat avec Sita, la Commune de Casablanca s’apprête à signer 4 nouveaux contrats avec de nouvelles sociétés qui auront la lourde tâche de garantir la propreté de Casablanca.
Ces entreprises devront non seulement garantir la propreté de la ville mais surtout appliquer à la lettre le cahier des charges. Ce qui n’a pas été le cas auparavant. Quant aux employés, le personnel d’exécution figure dans les annexes des conventions signées entre la Commune et les nouvelles sociétés délégataires, comme c’est le cas dans tous les contrats de gestion déléguée au Royaume. «Pour les délégataires, le personnel communal est un engagement contractuel à assumer, une fois l’entrée en vigueur de la délégation. Même si il n’est pas toujours évident pour les délégataires de gérer un personnel qui n’a pas la notion d’appartenance à l’entreprise. Toutefois, la Commune veille à l’application du code du travail en gardant tous les acquis (salaire, prime, ancienneté, promotion… ) des employés lors de la passation entre les délégataires », précise notre source.
Mais seulement, la Commune doit veiller à la paix sociale en instaurant un dialogue sérieux entre les employés, leurs représentants et leurs employeurs aboutissant à des protocoles d’accord mis en œuvre, appliqués et respectés par les différentes parties.
Il faut dire que la sensibilité de ce secteur impose cette paix sociale. Rien qu’en 3 jours de grève, les Casablancais ont dû subir les conséquences d’une pollution visuelle et olfactive ayant engendré la prolifération des points noirs et des moustiques.
Sans oublier, bien entendu, la double charge que les agents de collecte ont subie pour assainir la situation. Une double charge qui n’a pas empêché pour autant les employés de mener cette grève pour attirer l’attention des autorités communales sur les défis à relever à plusieurs niveaux.
En effet, après plusieurs échecs de la gestion déléguée de la propreté au niveau de la capitale économique, les Casablancais se demandent si cette fois sera-t-elle la bonne ? Quels sont les garde-fous mis en place pour garantir que ces nouvelles sociétés respecteront à la lettre les termes du cahier des charges ?
D’après notre source, les nouveaux cahiers des charges mettent le point sur les défaillances vécus dans les anciens contrats. «Les CDC prévoient des chapitres dédiés au personnel affectés à la CGD en précisant les obligations du délégataire envers ses employés en matière de rémunération, encadrement, qualification, sensibilisation, allocations familiales et assurance. Aussi les CDC énumèrent les mesures pécuniaires subites par les délégataires dans le cas où ils manquent à une ou plusieurs de leurs engagements contractuels », précise notre source.
Il ne nous reste qu’a croiser les doigts pour que la Commune fasse le bon choix des futures délégataires.