Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Malgré la subvention directe mise en place par l’Etat pour atténuer l’impact de la flambée des prix des hydrocarbures, les transporteurs menacent de grève générale après Aïd Al-Adha. Une menace qu’ils comptent mettre à exécution si le gouvernement ne procède pas au plafonnement des prix. Le gouvernement d’Akhannouch finira-t-il par céder à la pression ?
Le torchon brûle entre le gouvernement et les professionnels du transport. Et pour cause, ces derniers s’apprêtent à mener à bout leur menace de grève générale. Rappelons que les syndicats du secteur du transport routier de marchandises du Maroc affiliés aux centrales syndicales de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), de la Confédération Générale des Travailleurs au Maroc (UGTM), de l’Union Marocaine du Travail (UMT) ainsi que de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNMT) avaient annoncé le 27 juin qu’ils allaient mener une grève générale après Aïd Al-Adha pour dénoncer la hausse continue du prix du carburant mais aussi l’inefficacité de la subvention de l’Etat.
Une grève que les transporteurs de marchandises comptent mener malgré l’annonce faite par le gouvernement de la 4ème tranche de la subvention. Et pour cause, les transporteurs dénoncent l’inefficacité et l’inefficience de cette subvention directe mise en place par le gouvernement pour atténuer l’impact de la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures à la pompe au Maroc. Une subvention qui n’aurait servi à rien d’après les professionnels. Comme dit le proverbe marocain « c’est comme versé de l’eau dans le sable ».
L’annonce le 28 juin du gouvernement d’une augmentation de 40% de la valeur du soutien accordé aux professionnels du transport routier au titre de la quatrième tranche du soutien n’aurait pas réussi à calmer la grogne des transporteurs. On se demande d’ailleurs, pourquoi le gouvernement n’évalue-t-il pas l’impact de cette subvention, que tout le monde conteste, avant de continuer à injecter de l’argent ?
«Nous ne voulons pas de cette subvention mais nous appelons le gouvernement à plafonner les prix des carburants », crie Benazzouz Mounir, secrétaire général des professionnels de transport (CDT).
Une revendication qui risque de rester lettre morte puisque le gouvernement n’a, jusqu’à aujourd’hui, jamais envisagé le recours à ce mécanisme. On y préfère puiser dans les caisses de l’état (déjà asséchées) pour financer une subvention contestée par les bénéficiaires que de toucher aux intérêts des pétroliers. Rappelons que cela fait plus de 4 ans que le gouvernement, aussi bien celui de Benkirane, d’El Othmani que d’Akhannouch, s’abstient à envisager ce recours malgré que toutes les conditions sont réunies pour jouer la carte du plafonnement des prix.
« Nous n’avons cessé de contester cette subvention et d’appeler le gouvernement à ouvrir les discussions avec les professionnels. Mais en vain », a précisé Benazzouz Mounir.
Face au mutisme du gouvernement, les centrales syndicales du transport de marchandises campent sur la position pour mener la grève après la fête. Une grève qui risque de paralyser l’économie, de faire grimper davantage les prix, d’impacter l’approvisionnement du marché…
« Le but de cette grève est de pousser le gouvernement à trouver une solution efficace pour aider les transporteurs à survivre face à cette flambée des prix à la pompe », souligne Benazzouz.
Et d’ajouter que les transporteurs ne comptent pas reprendre l’activité après Aïd Al Adha tant que le gouvernement n’a pas répondu à leur revendication. Aussi nous apprenons que d’autres syndicats professionnels notamment le transport du personnel ainsi que des voyageurs vont de joindre aux centrales syndicales du transport de marchandises.
Le gouvernement finira-t-il par céder à la pression des transporteurs en activant l’article 4 relatif au plafonnement des prix tant attendu ? A voir !
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