Le rôle que joue le secteur de l’immobilier dans la dynamique économique est déterminant. Il s’agit d’un secteur qui interagit avec plusieurs activités. Ses effets d’entraînement sur les autres secteurs sont manifestes et pour cause, il se caractérise par une multitude d’objectifs qui vont de l’amélioration des conditions d’habitabilité des populations, de la réduction du déficit en logements, la production de près de 170.000 logements/an, l’implication du secteur privé…
Toutefois dans un contexte empreint d’une atonie de la croissance économique, d’une conjoncture économique aléatoire…, le secteur de l’habitat se trouve confronté à trois défis majeurs :
- Construire, pour répondre à des besoins toujours très importants ;
- Rénover, pour permettre aux populations d’habiter des logements adaptés à leurs besoins ;
- Innover, afin d’améliorer la performance énergétique du secteur, réduire la consommation énergétique et offrir davantage de services aux habitants.
Dans un pareil contexte, le Ministère de l’Aménagement du Territoire National lance un marché pour l’élaboration d’une étude pour l’accompagnement de la mise en place de l’Observatoire National de l’Immobilier Résidentiel –ONIR-.
Le but projeté de la présente étude est la conception et la mise en œuvre d’un nouveau dispositif national d’observation de l’immobilier résidentiel (publics/privés). Le prestataire sera ainsi appelé à instaurer un système pérenne d’observation, d’orientation et de promotion du secteur de l’immobilier résidentiel au Maroc, d’assurer le suivi et l’analyse de la dynamique du secteur de l’immobilier résidentiel au Maroc voire même de développer, maintenir et renforcer le partenariat entre les acteurs du secteur autour de la connaissance et la transparence du marché.
Une multiplicité des acteurs pour quels résultats ?
La question qui se pose d’emblée : la mise en place de l’Observatoire National de l’Immobilier résidentiel ne risque-t-il pas de se traduire par un chevauchement des activités avec d’autres organismes déjà existants ou de se heurter aux obstacles sur lesquels ces derniers butent-ils.
Parce qu’il ne faut pas omettre que de par son rôle, le Ministère de l’habitat est appelé à collecter, traiter et diffuser toutes informations relatives au développement du secteur.
Ajoutons à cela, la création de la Division de l’Observatoire de l’Habitat en 1995, et des Services des Observatoires Régionaux et Locaux de l’Habitat en 2000. Ces entités se chargent de la collecte, de l’exploitation, de l’analyse et de la publication des données et indicateurs du secteur ayant trait au secteur de l’immobilier.
Toutefois, force est de constater que l’Observatoire de l’Habitat est confronté à plusieurs contraintes qui entravent son bon fonctionnement, dont notamment :
Ses activités sont tributaires du budget annuel dédié et des priorités du Ministère, ce qui entrave le suivi de l’observation dans le temps ;
- Absence de formalisation des principes de partenariat permettant à chacune des parties de trouver un intérêt dans les échanges d’informations… cédant la place à des échanges administratifs classiques ;
- Absence d’homogénéité du référentiel et de suivi dans le temps (définition d’indicateurs, des circuits, des flux d’information entrants et sortants …) ;
- Absence de mécanismes d’observation territorialisés (Les relais régionaux et locaux fonctionnent plutôt comme des « relais » administratifs de l’Observatoire de l’Habitat que comme des structures d’observation territoriale au service des acteurs locaux) ;
- Absence de référentiel macro-économique spécifique à l’immobilier résidentiel ;
- Prédominance d’une approche statique du marché ;
- Absence d’une démarche participative avec les usagers (cœur de cibles) et coordination avec les professionnels pour mieux les orienter.
C’est dire que pour que ledit Observatoire National de l’Immobilier Résidentiel puisse mener à bien ses activités, il faut remédier un tant soit peu à ces problèmes et mettre en place les mécanismes nécessaires. C’est à ces questionnements que le prestataire est appelé à répondre.