Le romancier syrien Hanna Mineh s’est éteint aujourd’hui à l’âge de 94 ans à Damas suite à une longue maladie.
Hanna Mineh est considéré comme l’un des plus grands romanciers du monde arabe. Il fût l’un des fondateurs de l’association des écrivains syriens et de l’Union des écrivains arabes. Il a contribué pendant plusieurs décennies à enrichir la littérature arabe avec ses écritures réalistes. Il est même considéré dans son pays comme le père du roman arabe moderne.
Natif de Lattaquié en 1924, il a eu une vie assez spéciale. Confronté à la réalité depuis son jeune âge, il a exercé plusieurs métiers qui ont forgé l’homme et ont eu un impact explicite sur ses productions littéraires. En effet, Hanna Mineh a été barbier, porteur dans le port, réparateur de vélos, marin, garde d’enfants, employé dans une pharmacie avant de s’approcher du journalisme et enfin atteindre son graal celui d’être écrivain. Son travail de marin va inspirer profondément sa plume. Une plume qu’il consacrera à soutenir les démunis et les dépourvus de ce monde, dont il estime faire partie, vu son enfance et sa dure existence.
Son parcours littéraire, à l’image des premières expériences de sa vie va être aussi assez particulier. Après des articles et petites nouvelles dans les journaux, il s’attèlera à la rédaction des grands articles et des contes. Il va devenir rédacteur du journal syrien Al Inchaa après l’indépendance de son pays en 1947. Son baptême de feu en tant que romancier aura lieu en 1954 avec son premier roman Les lanternes Bleues. Suite à cela, il va écrire une trentaine de romans dont certains seront adaptés dans des films et séries syriens.
Même dans son ultime départ, il laissera un testament écrit il y a plus de dix ans où il demande que son décès soit tenu secret pour partir sur la pointe des pieds, lui qui a toujours mené une existence simple et dénuée. Mais, qui peut respecter ce dernier vœu lorsqu’on perd une sommité littéraire qui endeuille le monde arabe. Repose en paix Hanna Mineh !