Le géant chinois de l’immobilier Evergrande, étranglé par une dette abyssale et dont la santé inquiète les marchés financiers, a fait « défaut » sur un paiement, a annoncé jeudi l’agence de notation Fitch.
Le 6 novembre, le groupe aurait dû s’acquitter d’un remboursement de 82,5 millions de dollars (73,1 millions d’euros). Il disposait d’un délai de grâce d’un mois supplémentaire, qui a pris fin mardi.
Certains créanciers n’ont toujours pas été remboursés, selon l’agence Bloomberg, ce qui place le groupe en défaut de paiement.
Concernant le promoteur chinois Kaisa, 27e en termes de chiffre d’affaires, mais l’un des plus endettés du pays, il a également fait « défaut » sur un paiement, a annoncé jeudi la même agence de notation.
Kaisa aurait dû s’acquitter mardi d’un remboursement de 400 millions de dollars (353 millions d’euros) dus sur des intérêts d’emprunt, une somme bien plus importante que celle dont devait s’acquitter Evergrande. Le groupe avait averti dès la semaine dernière qu’il risquait de se retrouver en défaut de paiement.
Selon des médias étrangers, l’État chinois prépare une délicate restructuration d’Evergrande, au moment où le poids lourd de l’immobilier, ultra-endetté, peine à rembourser ses créanciers.
Le groupe, qui croule sous une ardoise d’environ 260 milliards d’euros, se débat depuis plusieurs mois pour honorer ses paiements d’intérêts et ses livraisons d’appartements. En cause : un durcissement réglementaire décrété l’an dernier par Pékin dans le secteur immobilier pour réduire le recours à l’emprunt et donc l’endettement. Evergrande se retrouve depuis à court de liquidités pour maintenir ses activités à flot.
Des investissements tous azimuts et parfois hasardeux (tourisme, loisirs, numérique, voiture électrique…), quand ses finances le permettaient, expliquent également la situation précaire d’Evergrande.