La FNPI organise le 1er Salon de l’immobilier Standing dans le but de dynamiser un secteur qui plonge depuis plusieurs années dans une crise que les professionnels adossent au secteur bancaire. Les promoteurs sont en quête de nouveaux moteurs de croissance.
Essoufflement, hausse des prix, inadéquation entre l’offre et la demande, non accompagnement du secteur bancaire…, autant de paramètres qui continuent de plonger le marché de l’immobilier dans une crise notamment dans ses composantes : sociale et économique. La décélération des crédits à l’immobilier en témoigne de cette morosité du secteur.
Toutefois le tableau n’est pas tout noir. Le segment du standing arrive à sortir la tête de l’eau avec une reprise dans certaines villes notamment Tanger, Casablanca, Rabat et Marrakech.
L’organisation de la 1er édition du Salon regroupant les professionnels de l’immobilier de Standing ImmoGallery organisé par la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers (FNPI) confirme cette dynamique qui se dessine.
Durant 4 jours, soit du 11 au 14 avril 2019, les promoteurs immobiliers opérant dans le segment standing (22 exposants) seront présents au Salon avec des offres attractives dans le moyen Standing, l’immobilier de Luxe, le résidentiel, le balnéaire ou encore les lotissements de terrains à bâtir.
Mais pas seulement, la FNPI veut faire de ce Salon un espace d’échange, de partage et de sources de propositions pour redynamiser un secteur qui représente 6,3% du PIB et créé environ 1 million d’emplois. En effet, malgré une légère reprise à fin février, les crédits aux promoteurs immobiliers restent encore bas par rapport à décembre 2018. D’après les derniers chiffres des statistiques monétaires récemment publiées par Bank Al-Maghrib, les crédits aux promoteurs immobiliers sont passés d’environ 58 Mds de DH à fin décembre 2018 à 56 Mds de DH à fin février 2019 soit une baisse de 3,32%.
Plusieurs tables rondes sont programmées en marge de cette rencontre pour discuter entre autres de la professionnalisation du secteur, des critères de qualité, de sécurité et d’efficience des bâtiments, du modèle de développement urbain, de la juridiction de la construction ainsi que de la transformation numérique dans l’immobilier.
Un Salon de l’immobilier Standing malgré une conjoncture morose
Lors de la conférence de presse, le président de la FNPI, Kamil Taoufik, a rappelé les défis à relever pour assainir ce secteur et lui redonner ses lettres de noblesse. Il s’agit également de rétablir la confiance entre les acquéreurs et les promoteurs ainsi que sensibiliser ces derniers sur la nécessité de veiller sur la qualité des prestations.
Toutefois, dans un contexte économique morose avec des banques réticentes et un pouvoir d’achat des ménages en régression, la question que nous avons posée aux organisateurs de cet événement : Est-ce le moment opportun pour organiser ce Salon ?
La réponse est oui. « C’est suite à cette conjoncture morose que nous laçons ce Salon pour effectivement créer une dynamique en proposant des offres encourageantes. L’idée est d’innover dans les modes de paiement, de commercialisation mais aussi pour la Vente en Etat Futur d’Achèvement (VEFA) », a tenu à préciser Rachid Khayatey, Vice-président de la FNPI.
Pour Kamil Taoufik, cette crise de l’immobilier est en réalité une crise de la demande qui résulte d’une frilosité des banques à ouvrir les vannes. Les professionnels parlent d’un problème du modèle de financement actuel qui a atteint ses limites et appellent à repenser avec le secteur bancaire à de nouveaux plans de financement adaptés à chaque catégorie. « Il n’y a pas de crise de l’immobilier mais plutôt un problème de financement », a tenu à préciser Mustapha Alali, Président de la Commission Communication & Relations Publiques. Pis encore, le président a déclaré, tout en assumant la responsabilité de ses mots, qu’il y a une réelle volonté de tuer ce secteur. « Il n’y a pas, partout dans le monde, une activité taxée sur ses stocks. Or au Maroc, les promoteurs sont taxés sur leur réserve foncière ainsi que sur leurs stocks. Malheureusement, cette taxe est répercutée sur le prix de vente et par conséquent sur le citoyen », a-t-il martelé.
Quid de la VEFA ?
Toutefois, adosser la morosité du secteur uniquement au financement reste subjectif. Et pour cause, le marché de l’immobilier connait plusieurs contraintes sans parler des abus dont sont victimes les acquéreurs.
Parmi les abus ceux rencontrés par les futurs acquéreurs qui optent pour la VEFA et qui subissent de plein fouet les retards qu’accusent les promoteurs dans l’achèvement des projets. Force est de constater que malgré le non-respect des délais de livraison, les acquéreurs ne profitent d’aucune indemnité et se voient souvent dans une situation financière embarrassante obligés à payer et la traite et le loyer.
Interpelé sur la question qui constitue l’une des causes de la crise de confiance entre les acquéreurs et les promoteurs, Kamil Taoufik a jeté toute la responsabilité à l’administration. « La lenteur administrative dans l’octroi des autorisations est la principale raison du retard de livraison », a-t-il souligné. Une réponse à prendre avec des pincettes puisque dans plusieurs cas la responsabilité est partagée entre les promoteurs et l’administration.
La question sera d’ailleurs débattue lors d’une table ronde qui sera organisée en marge du Salon. Les organisateurs ont toutefois promis des solutions innovantes dans le cadre de la VEFA.