La croissance économique ne peut être assurée sans un développement social et territorial. En dépit des efforts déployés, les inégalités entre les régions persistent. Comment y remédier ?
Une politique volontariste dépassant les cloisonnements sectoriels, suivie d’une approche opérationnelle, doit être mise en place pour asseoir les bases d’un développement urbain durable au service de l’inclusion sociale et de la cohérence territoriale, a souligné, samedi à Tétouan, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Nouzha Bouchareb.
Une telle politique et approche doivent s’effectuer dans une optique de mobilisation des acteurs locaux et régionaux et d’un recours accru au monde de l’expertise et de la recherche sur ces questions territoriales devenant désormais prioritaires, a expliqué, Bouchareb, lors d’une rencontre organisée à l’initiative de l’Université Abdelmalek Essaadi sous le thème “Les défis de l’urbanisation et la lutte contre les disparités territoriales”.
Les grands enjeux et défis de notre société comportent une dimension territoriale essentielle, qui fait du territoire le moment clé des transformations économiques et sociales en cours, a-t-elle précisé, notant que la régionalisation s’inscrit dans l’optique de rattachement de “provinces pauvres à la marge d’espaces riches”, système qui devra impérativement être générateur d’avantages et de développement.
A noter que malgré les progrès enregistrés, au cours des quinze dernières années, sur les plans économique et social, le diagnostic des disparités territoriales a toujours révélé un dynamisme insuffisant et des évolutions différenciées et inégales au niveau des richesses des territoires et de leur contribution à la croissance économique nationale.
Dans le but de caractériser les dynamiques et les disparités territoriales, trois indicateurs sont à privilégier à savoir, des indicateurs relatifs à la contribution des territoires à la création de richesse et à la croissance nationale (PIB), des indicateurs relatifs à l’inclusion et la cohésion sociale (indicateurs composites de développement humain) et des indicateurs sur la viabilité écologique des territoires.
Dans ce sillage, l’accent est mis sur cinq régions ( Tanger-Tétouan Al Hoceima, Rabat-Salé-Kenitra, Casa-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi) qui ne représentent que 18% de la superficie du territoire national, mais concentrent 72% des activités économiques avec près de 70 % des créations d’entreprises en participant de ¾ dans le PIB marocain, ajoutant qu’elles abritent à elles seules, plus de 70% de la population globale et de la population urbaine avec une densité moyenne de 117 hab/km2 (contre 48 hab/km2 au niveau national).
A cet égard, la ministre a appelé l’ensemble des départements ministériels à poursuivre leurs efforts pour réduire les inégalités encore existantes tant au niveau social que territorial, notamment dans les secteurs prioritaires à savoir la scolarisation, la santé, l’approvisionnement en eau potable, la création d’activités génératrices de revenus, l’électrification rurale, les routes rurales et les infrastructures.
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