Depuis plusieurs années déjà, les smartphones ont réussi à associer la fonction téléphone avec d’autres caractéristiques : un appareil photo, un reproducteur de musique, un abonnement aux transports publics, et même un portefeuille. Des transactions financières peuvent ainsi être effectuée directement depuis un portable et débitées sur un compte client.
Et les exemples d’usages du paiement mobile se multiplient : achat dans un magasin équipé de boîtiers NFC, paiement en ligne de factures, de titres de transport ou de parkings, ou encore transfert d’argent.
En Afrique, le Kenya a donné le ton en lançant le premier service de paiement par téléphone dès 2007. Depuis, le paiement mobile enregistre des taux de croissance exceptionnels sur le continent. Plus de la moitié des comptes de paiement sur mobile dans le monde se trouvent désormais en Afrique, avec des services financiers de base à plus de 80 millions d’Africains à ce jour.
La révolution du mobile banking a également permis à plusieurs pays (Togo, Burkina Faso et Sénégal) de tripler le nombre d’utilisateurs des moyens de paiement électroniques.
Au Maroc, le succès du paiement mobile est plus contrasté. Lancée par BAM et l’ANRT fin 2018, la solution m-wallet est disponible dans le royaume depuis moins d’un an et se limite aux transferts nationaux, au paiement d’achats, ainsi qu’au retrait et dépôt. Tout récemment, l’opérateur inwi a lancé sa solution de paiement mobile pour permettre à chaque détenteur d’un téléphone portable, quel que soit son opérateur, de disposer d’un wallet adossé à son numéro de téléphone.
Les défis en 2019 sont nombreux et comprennent l’équipement des commerçants en terminaux compatibles, la réduction du poids du cash dans les transactions, qui présente encore 80% des paiements, et la consolidation du taux de bancarisation, qui tourne autour des 57%.
Les équipes de Kaspersky ont identifié en 2018 quelque 8,5 millions de packages d’installation malveillants sur mobile et près de 130 000 chevaux de Troie ciblant les données bancaires sur téléphone. Face à ses menaces, la question se pose : le paiement mobile est-il risqué ?
En raison du rôle central joué par le téléphone, il est évident que la protection des données stockées par l’utilisateur est essentielle. Il est ainsi fortement recommandé de verrouiller le téléphone avec un code à au moins 6 chiffres ou avec une double authentification (biométrie). Mais aussi d’utiliser des fonctions à distance pour supprimer les données, désactiver m-wallet et géolocaliser l’appareil, le cas échéant.
Un hacker est également en mesure de copier vos données de carte bancaire. Il faut donc absolument éviter d’utiliser un réseau Wi-Fi public pour ajouter une carte de paiement à un porte-monnaie électronique, et privilégier l’utilisation d’un réseau personnel ou même d’un VPN pour gérer votre m-wallet.
Enfin, un malware peut reproduire l’affichage de votre application de paiement électronique, et ce afin de récupérer vos données bancaire. L’installation d’une solution antivirus performante est là aussi incontournable si vous souhaitez éviter les risques de piratage via des courriels infectés, des publicités ou des SMS malveillants.